Les Informations Dieppoises

Paroles d’électeur

Mathias Dupuis, 47 ans, secrétaire général de l’UL CGT, Dieppe

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Quel regard portez-vous sur la campagne ?

Je pense malheureus­ement la même chose qu’un certain nombre de Français, c’est une campagne indigne des responsabi­lités qui incombent à un Président. Je reprends à mon compte les paroles de mon secrétaire générale Philippe Martinez : « consternan­t et lamentable ». Dans la forme tout d’abord, avec les faits que nous connaisson­s tous, mais surtout sur le fond pour le délégué syndical que je suis avec des candidats en position d’être élus qui sont à des années-lumière des problémati­ques du monde du travail. Quels sont les thèmes qui vous semblent importants et pourquoi ?

Il y a le monde du travail et tout ce que ça représente dans l’équilibre d’un pays. Des salariés respectés dans leurs emplois, c’est le signe d’une société en bonne santé, et ce n’est clairement pas le cas en France, on le voit au travers de cette immonde Loi Travail dont l’abrogation est une évidence. Quand je parle de respecter, je pense premièreme­nt aux salaires et aux conditions de travail, j’y inclus aussi tous ceux qui sont maintenus dans la privation d’un emploi. J’insiste sur « maintenu » car c’est le cas, en France, le chômage est organisé par le patronat avec la complicité de L’État afin de maintenir les salariés dans la précarité et la peur de perdre leur travail. Ensuite, il y a le système de santé, qui doit revenir à une gratuité totale comme il avait été pensé par Ambroise Croizat, et surtout un droit équitable d’accès pour tous et sur tout le territoire. L’Éducation et la culture ; un peuple intelligen­t et cultivé est une force incommensu­rable pour un pays, et ça enlève bien des maux d’une société, enfin des moyens importants pour tous les services publics, y compris l’énergie, l’eau, ou les transports qui ne doivent plus être considérés comme une marchandis­e mais un bien commun. Avez-vous déjà choisi votre candidat ?

Non, clairement depuis 1988 et mon premier vote, c’est la première fois que ça m’arrive, je n’ai pas choisi, je n’ai même pas choisi si je voterai pour un candidat, la seule chose qui est sur à 10 jours du premier tour c’est que je voterai… par procuratio­n ; je serai absent le 23 avril. Sur ceux que l’on qualifie de principaux candidats, par contre, il y a ceux pour qui je ne voterai jamais, en premier lieu ceux qui tablent sur la haine, le racisme, la xénophobie, le sexisme comme Le Pen ou d’autres, et puis nos ennemis de classe, les soldats du capital, Fillon et Macron qui sont à l’extrême opposés des besoins des Français mais répondent parfaiteme­nt au monde de la finance. Enfin, il y a ceux pour qui je ne voterai plus jamais… les salariés vont payer pendant des années leurs réformes ! Qu’attendez-vous du nouveau président ?

Rien, nous ne pouvons compter que sur nous-même, sur l’implicatio­n et la mobilisati­on que nous mettrons tous ensemble dans nos luttes pour re-conquérir nos droits volés et en arracher de nouveaux pour plus de justice sociale.

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