Allier le sucré et le sacré
Ce week-end marque les Fêtes de Pâques pour une histoire à la fois sucrée et sacrée. Mais que reste-t-il des traditions chrétiennes aujourd’hui ? Notamment auprès des enfants qui n’ont d’yeux que pour les oeufs à chercher dans le jardin.
Pâques, aujourd’hui, bien qu’étant à l’origine une fête religieuse, semble assez loin des considérations spirituelles. Même si l’oeuf est devenu son principal représentant, ce qui reste un symbole traditionnel de fertilité et de renaissance (y compris spirituelle), celui-ci est surtout en chocolat et fait la joie des enfants qui le chassent en famille dans les jardins.
Le centre de loisirs de Fontaine-le-Dun, Le monde d’Arthur, qui accueille des enfants de 3 à 11 ans, a déjà prévu une chasse aux oeufs le dernier vendredi des vacances de Pâques. Gauthier, animateur, préfère les appeler « les vacances de printemps ». Il explique que la notion même de Pâques ainsi que ses références chrétiennes sont à éviter dans le milieu éducatif, en raison du respect dû à la laïcité.
Du chocolat
Les enfants, Léo, Emmy, Jules, Noé et Romane, interrogés à propos de la fête de Pâques ouvrent des yeux ronds comme des oeufs. Ils racontent pêle-mêle, avec leurs mots « manger du chocolat en forme d’oeuf » et que « le matin ils vont chercher des oeufs qui sont cachés partout » . Et ils ont des explications toutes trouvées qui font sourire : « Parce que les cloches ont sonné ; que le petit lapin a tout caché » . Et Léo confie qu’il a même repéré une super cachette, « là où il y a trois arbres, juste au milieu » .
Aux délices de Fontaine, une des boulangeries de Fontainele-Dun, Gaëlle Gloux explique que l’oeuf se vend de moins en moins. Ils se sont donc adaptés. Selon la boulangère « les gens préfèrent la diversité » . Si bien qu’aujourd’hui les cloches font tomber des petits cochons, des chiens, des poussins, des moutons, et même des motos…
Il y a aussi les assortiments et les fritures de chocolat ainsi que le traditionnel Nid de Pâques, une pâtisserie à la crème au beurre aromatisée de chocolat ou de café, fait savoir Gaëlle. Mais ce dernier semble boudé jusqu’à présent, puisque « contrairement à l’année dernière aucune commande n’a encore été prise » , confiet-elle. Elle regrette que les clients « achètent de plus en plus en grande surface » .
Du sens de la vie
S’agissant de Pâques l’abbé Bernard Grillon qui réside dans le presbytère de Fontaine-le-Dun, à la retraite désormais, est intarissable sur le sujet. Passant vite les oeufs au chocolat, « folklore et tradition, mais rien de fondamental au point de vue du sens de la vie » souligne-t-il, l’abbé renvoie à la lecture des Évangiles, et particulièrement à la première lettre aux Corinthiens de Saint Paul. « C’est la plus grande fête chrétienne, ditil, plus importante que Noël. C’est la fête de la résurrection du Christ. Le jour de Pâques, les apôtres ont constaté que le tombeau était vide. Par la foi, les morts ressuscitent comme êtres vivants dans le royaume de Dieu ».
Conformément à la tradition liturgique, il accompagnera le prêtre de la paroisse, Patrice Lièvre, et les fidèles dans l’église de Luneray pour la veillée pascale, samedi 15 avril à 20 h 30.