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Mairie et riverain se font face au tribunal

Le feuilleton de la réserve d’eau non-enterrée à Rosay n’en finit plus. Nouvelle escalade dans le différend opposant Jean-Louis Guérou, dont la maison donne directemen­t sur la citerne, et la mairie : le dossier est entre les mains du juge administra­tif.

- Anaïs Grammatico

En décembre 2016, JeanLouis Guérou menaçait la commune de Rosay de porter l’affaire devant les tribunaux, si celle-ci n’enterrait pas la citerne d’eau de 120 m3 installée à trois mètres de sa maison.

Malgré les rencontres entre les différente­s parties, aucune solution ne semble satisfaire le Rosayais. La décision sera rendue par un juge du tribunal administra­tif de Rouen.

La citerne ne peut pas être enterrée

Le riverain a tout un tas d’arguments pour vouloir que cette réserve d’eau en cas d’incendie disparaiss­e de son champ de vision : pollution visuelle, dévaluatio­n du prix de sa maison et risque d’inondation de son garage en cas de rupture de la bâche.

Lors du dernier conseil municipal, en date du 24 mars, Jean- Louis Guérou a tenu à s’adresser aux élus : « Il y a un risque d’inondation évident. C’est déjà arrivé à Fontaine-surSomme, affirme-t-il, article de presse à l’appui. Depuis l’installati­on, nous interdison­s, ma femme et moi, l’accès au sous-sol à nos petits-enfants. C’est une source d’anxiété permanente » .

Le maire de Rosay, Hervé Lagnel, a demandé au fabricant si cela était envisageab­le, techniquem­ent et financière­ment, d’enterrer la citerne. « Ce n’est pas possible. C’est prendre un risque que la bâche de la citerne se perce. La solution envisagée était de creuser et de l’enterrer partiellem­ent pour qu’il n’y est plus de gêne et risque d’inondation. Il précise : Nous sommes sur un terrain argileux qui n’absorbe pas l’eau. Il y aurait donc de l’eau stagnante sous la bâche » . Emilie Guérin, secrétaire de mairie, assure que toutes les pos- sibilités sont étudiées et qu’un architecte a été engagé par la mairie. « La mairie n’est pas fermée au dialogue. Nous cherchons des solutions » . Hervé Lagnel explique : « Lors du dernier conseil, nous avons proposé de construire un muret de béton entre la réserve et le grillage et creuser une mare de récupérati­on d’eau, en cas de fuite. Nous essayons de faire au mieux » .

Toujours pas de solutions

Cette nouvelle offre de la mairie ne satisfait toujours pas Jean-Louis Guérou. « Je suis absolument contre, martèlet- il. Une mare induirait de nouvelles nuisances : visuelles, odeurs des eaux stagnantes et présence de moustiques et autres insectes attirés par cet environnem­ent » . Ce à quoi répond Émilie Guérin : « M. Guérou s’emballe. Aucune délibérati­on n’a été votée. Nous cherchons des solutions » . La dernière semaine de mars, le Rosayais a proposé à la municipali­té de déplacer la citerne au fond du champ où elle se trouve. « Cela supprimera­it les risques d’inondation et réduirait la nuisance visuelle » , avance l’habitant. S’il affirme que la mairie n’y est pas favorable, Émilie Guérin précise : « Il a fait sa propositio­n après le conseil municipal. Je ne vais pas le rappeler juste pour ça. Nous allons laisser faire les avocats et l’architecte » . Cette hypothèse induirait le coup de déplacemen­t et la création d’une voie d’accès jusqu’au fond du champ pour les sapeurs-pompiers.

Dans ce genre de cas, la décision du juge administra­tif peut prendre entre un an et un an et demi, si les deux parties n’ont pas trouvé de solutions entretemps.

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