Derrière le bleu, toute une Histoire…
La conférence organisée le 4 avril en compagnie de l’historien Michel Pastoureau, a fait salle comble. Durant plus d’une heure, le spécialiste a évoqué la symbolique et l’Histoire qui se cachent derrière la couleur préférée de la moitié de la population européenne : le bleu. Derrière les couleurs se cache une idéologie : elles sont différemment perçues selon les époques.
« Barbare » avant de devenir consensuel
1 666 signe la découverte du spectre des couleurs par Newton. On distingue désormais couleurs primaires et complémentaires, chaudes et froides… Le bleu fut longtemps une couleur méprisée, ignorée, voire jugée « barbare ».
Seule l’Egypte pharaonique l’utilisa comme porte-bonheur, pour accompagner les défunts dans leur ultime voyage. Mais au fil des siècles, les valeurs se renversent. La couleur bleue émerge au cours de la moitié du 12e siècle dans les sociétés occidentales. En France, elle trouve sa place dans les vitraux avec le fameux bleu de Chartres.
Ensuite vient le bleu capétien, celui du roi de France. Les progrès réalisés par les teinturiers permettront de lancer plus encore la mode du bleu. Au 18e siècle, on retrouve le bleu dans le mobilier et la vaisselle, il sera associé au rose selon la mode lancée par Mme de Pompadour. C’est aussi l’invention du bleu de Prusse et la naissance du bleu républicain en France, avec la fameuse cocarde tricolore !
Aujourd’hui, la toile la plus portée au monde est bleue – le fameux blue-jean, au départ un pantalon de travail résistant. Le bleu a également été adopté par l’Onu et ses fameux « casques bleus », cette couleur devenue consensuelle véhiculant désormais une image de paix et de neutralité.