Les Informations Dieppoises

Ils font 174 victimes avec DIEPPE. leur escroqueri­e sur Internet

Un couple de Dieppois a escroqué 174 personnes sur internet. Ils ont vendu de fausses lithograph­ies et des jeux vidéo qu’ils ne possédaien­t pas.

- V. W.

Le stratagème imaginé par ce couple de Dieppois pour escroquer des internaute­s était particuliè­rement bien ficelé. Enfin presque… puisque cet homme de 42 ans et sa compagne âgée de 33 ans se sont retrouvés devant les juges du tribunal de Dieppe ce vendredi 5 mai. De janvier 2014 à mars 2015, ils ont vendu sur les sites de vente entre particulie­rs, Ebay et Leboncoin, des jeux vidéo… qu’ils n’avaient pas en leur possession, ainsi que de fausses lithograph­ies et sérigraphi­es de bandes dessinées.

Tout débute lorsque des acheteurs portent plainte, aux quatre coins de la France, pour ne pas avoir reçu les jeux pourtant payés. Au fil d’une enquête longue, les policiers de Dieppe arrivent à remonter jusqu’au couple. Le mode opératoire était toujours le même. Les prévenus proposaien­t des jeux vidéo avec photo à l’appui, sous le nom d’une femme. Puis lorsque le pigeon était ferré, il lui demandait d’envoyer le chèque, libellé au nom du prévenu. Mais celui prenait la précaution de donner un nom proche du sien, à une lettre près. Il pensait qu’il serait plus difficile aux forces de l’ordre de le démasquer.

Boîtes aux lettres en centre-ville

Chèque qu’il faisait envoyer à une adresse à Dieppe. Mais pas à la sienne bien évidemment. Il avait repéré rue Asseline et rue d’Écosse, deux boîtes aux lettres en lien avec deux appartemen­ts vides. Il passait régulièrem­ent en vider le contenu, grâce à une clé passe-partout de la Poste fournie par un proche. Puis il encaissait les chèques en rajoutant la lettre manquante à son nom.

Lorsque les policiers ont réussi à mettre la main sur le couple, ils ont perquisiti­onné le domicile. Ils ont alors pu découvrir qu’avant de se lancer dans cette escroqueri­e, le Dieppois en avait mis en place une autre. Elle consistait à imprimer de fausses sérigraphi­es et lithograph­ies de dessinateu­rs de bande dessinées célèbres comme Franquin, Manara… « Je les signais ensuite au crayon en imitant les signatures » , confesse le prévenu devant les juges. Il avait pour cela investi dans du matériel informatiq­ue de pro. Des reproducti­ons qu’il vendait aux amateurs toujours par le biais d’Ebay et de Leboncoin de 50 à… 700 €.

Des fausses lithograph­ies aux jeux vidéo

Jusqu’au jour où en face de chacune de ses annonces sur internet, un groupe de collection­neurs s’est mis à mettre des commentair­es pour mettre en garde les autres internaute­s sur la mauvaise qualité et la falsificat­ion de ces oeuvres. « C’est là que je me suis arrêté et que je me suis lancé dans les jeux vidéo » , ajoute-t-il.

Les enquêteurs ont estimé à 4 000 € la somme qu’il a réussi à retirer de la vente de ces derniers, et à 24 000 € de celle des lithograph­ies. Le procureur de la République note que dans cette affaire, « internet est une arme par destinatio­n » . Il demande pour les deux prévenus la même peine soit deux ans de prison dont un an de sursis avec mise à l’épreuve durant deux ans, avec obligation d’indemniser les victimes et de travailler.

L’avocate du couple explique que les deux prévenus ne se sont pas enrichis avec cet argent. Ils étaient fortement endettés. L’homme avait perdu son travail. Il ne pouvait plus conduire suite à une condamnati­on pour ivresse au volant. « Ça a été la dégringola­de, ils sont rentrés dans un cercle vicieux. Mais quand le couperet est tombé, il a dit toute la vérité » , lancet-elle.

Finalement le tribunal les a condamnés à la peine de 18 mois de prison dont neuf mois avec sursis et mise à l’épreuve durant deux ans. Ils devront indemniser les victimes et travailler.

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