Législatives : le FN envoie du lourd
Le FN présente un candidat de poids sur la 6e circonscription : Nicolas Bay, n°3 du parti. Il affrontera Sébastien Jumel, Blandine Lefebvre, Philippe Dufour et Marie Le Vern...
C’est pour le moins une nouvelle inattendue. Nicolas Bay, le secrétaire national du Front national, député européen et conseiller régional de Normandie, présente sa candidature pour les législatives sur la 6e circonscription, qui réunit Dieppe, la vallée de la Bresle et le pays de Bray. Une nouvelle qui s’est répandue mardi aux aurores, après que de nombreux panneaux d’expression libre en région dieppoise ont été recouverts des affiches l’annonçant candidat.
Les scores de Le Pen lui donnent des ailes
Celle qui était initialement investie était Françoise Duchaussoy. La conseillère municipale d’Eu et conseillère régionale de Normandie est reléguée à la suppléance. De toute évidence, le choix du numéro 3 du Front national ne s’est pas fait par hasard : Marine Le Pen est sortie en tête des suffrages exprimés au premier tour de l’élection présidentielle sur la circonscription. Et elle a confirmé cette poussée de l’extrême droite lors du second tour, en particulier sur toute la partie Est du département.
« Mon ancrage est sur la Seine-Maritime, se défend Nico- las Bay face à ceux qui le considèrent comme un parachuté. Compte tenu des bons résultats à la présidentielle de Marine Le Pen, je pense que c’est important de rassembler nos forces là où les habitants ont le plus besoin de nous et là où ils placent le plus d’espoir en nous. Françoise Duchaussoy, qui a fait 46 % aux cantonales sur Eu - Blangy, m’a proposé de venir relever le défi » .
Contre l’éolien offshore
Selon le candidat, les défis sont multiples sur la 6e circonscription et seul son programme est en capacité de répondre aux préoccupations des habitants des secteurs ruraux. Nicolas Bay reprend le discours habituel du Front national en évoquant « le marasme agricole » , « la disparition des services publics avec notamment des écoles fermées ou menacées de fermeture » , « les problèmes de délocalisation qui frappent notre territoire » ou encore « l’insécurité qui a longtemps été l’apanage des secteurs urbains qui devient problématique en zone rurale » .
Entre la défense des agriculteurs « que la politique agricole commune dessert, surtout les producteurs de lait » et les pêcheurs « qui souffrent terriblement des réglementations de l’Union européenne » , il en vient à évoquer un sujet d’actualité essentiel dans notre région : l’énergie. « La Normandie a de formidables ressources en la matière mais tout mettre dans l’éolien – qui est très coûteux avec peu de perspectives d’amélioration et de développement des énergies dans la durée – est une vraie erreur politique. Ça gâche les paysages et ça présente des impacts dramatiques pour la filière pêche » .
S’opposer à Macron
Nicolas Bay assure avoir un puissant réseau militant sur la 6e circonscription pour porter le projet du Front national pendant cette campagne. « Elle sera intensive » , assure- t- il tout en promettant de la débuter ce vendredi matin sur le marché d’Eu, avant de se rendre samedi à Dieppe et dimanche à Blangy-sur-Bresle. Il considère que le Front national est le seul parti qui puisse s’opposer à la politique d’Emmanuel Macron « qui risque d’être violente et terrible pour les classes moyennes et populaires » .
Les principaux adversaires de Nicolas Bay le savent, son atterrissage sur l’échiquier politique de la 6e circonscription n’est pas innocent. Bay plante le décor et dégaine : « Il y a trois candidats de gauche et une de droite » .
Il dézingue ses adversaires
Et il dézingue à tout va, en commençant par Marie Le Vern, la députée socialiste sortante : « Elle n’a pas été choisie par les électeurs mais par l’héritage familial en cours de mandat. Elle n’a pas été capable de donner une résonance politique et médiatique aux préoccupations des gens. » Quant à Blandine Lefebvre, il la présente comme « la candidate UDI soutenue par LR qui a appelé à voter pour Macron » , ce qui remet selon lui en cause sa « capacité d’incarner une opposition crédible » .
Ces trois semaines de campagne électorale s’annoncent des plus électrisantes. La 6e circonscription serait-elle en passe de succomber au populisme de ce parti extrémiste ?