L’éducation populaire s’ouvre au numérique
Yann Dupuis est le directeur de l’ADDLE, une association historique sur Dieppe qui oeuvre dans le domaine des loisirs pour les jeunes de Dieppe et Neuville notamment. Elle vient de tenir son assemblée générale.
On ne présente plus l’ADDLE, cette association qui propose des loisirs éducatifs sur Dieppe et sa région depuis 1981. Son intérêt pour l’éducation populaire a conduit Yann Dupuis à travailler auprès des jeunes sur leur temps de loisir ou sur le temps scolaire. Il est aujourd’hui directeur de la structure dont le rapport d’activité témoigne d’une grande vitalité. Bien des Dieppois connaissent le sigle ADDLE, pouvez-vous nous donner les mots qui se cachent derrière ces cinq initiales ?
ADDLE est la contraction du terme Association Dieppoise pour le Développement des Loisirs Educatifs. Depuis le début de son histoire, les statuts de l’association ont veillé à ce que les loisirs soient indissociables de l’éducation. Justement comment s’est construite l’ADDLE ?
Cela remonte à 1981. À cette époque, les centres de loisirs étaient plus ou moins reconnus et disséminés dans Dieppe et Neuville. Il n’y avait pas de proposition globale. Nous avons alors bénéficié d’un contexte favorable : d’une part une dynamique nationale qui encourageait l’éducation populaire – qui se souvient qu’à l’époque il y avait un ministère du temps libre ?
Et d’autre part, il fallait profiter de la fusion entre Dieppe et Neuville pour unifier une offre de loisirs commune à ces deux municipalités qui n’en faisaient plus qu’une. Gérard Batel, aujourd’hui décédé, et Bernard Brébion ont planché sur un projet en tenant compte de ces deux opportunités et c’est ainsi que l’ADDLE est née. Les principes du début sont-ils toujours d’actualité ?
Quand l’association s’est constituée, nous avons accompagné les statuts d’un projet éducatif. Cela semble normal aujourd’hui, mais à l’époque nous étions les seuls. Nous sommes partis du constat qu’en dehors du temps scolaire, les jeunes avaient un temps libre qu’il fallait occuper de manière constructive et nous en avons défini les modalités. Comment trouve-t-on sa place dans ce créneau ?
Nos résultats ont fait que nous avons obtenu des agré- ments Education nationale et Education populaire et cela nous a donné des moyens d’agir grâce à des subventions et nous a permis de diversifier notre offre de loisirs. Par exemple, en dehors des activités du mercredi, nous avons rapidement organisé des séjours internationaux pour les jeunes pendant leurs vacances. Nous nous sommes toujours adressés à tous les publics. Cela fait plus de 36 ans que vous existez. Les jeunes ont évolué vers d’autres préoccupations, comment l’association s’est-elle adaptée à ces besoins nouveaux ?
Les rythmes scolaires récemment mis en place nous ont permis de répondre aux besoins des communes en matière de loisirs éducatifs qui sont notre domaine de compétence.
Nous avons initié des parcours éducatifs dans différentes communes de la région : Saint Aubin-sur-Scie, Avremesnil, MartinEglise, Luneray et Dieppe. Nous sommes attentifs au numérique et proposons une éducation aux médias, ce qui est indispensable dans le contexte actuel. Mais nous sommes également sensibles aux arts vivants : théâtre, musique, danse et nous envisageons un spectacle, à l’issue d’une année d’animation avec les enseignants à Saint-Aubinsur-Scie. Quels sont vos projets ?
Nous sommes en train d’élaborer des pistes pour la mise en place d’un label « Tech Lab » qui couvrirait un réseau Dieppe-Le Havre, en partenariat avec les Francas 76. Nous animons des ateliers robotique et numérique. La culture scientifique ouvre de belles perspectives pour l’éducation populaire.