« Ne pas laisser carte blanche au gouvernement »
Michel Cordin est le candidat investi par le mouvement Nouvelle donne sur la 6e circonscription. Il souhaite rester en phase avec les préoccupations des gens.
« Nous sommes pour la 6e République, mais pas celle de Mélenchon » , lance Michel Cordin, candidat investi par le mouvement Nouvelle donne dans la 6e circonscription. À lire les orientations formulées par son parti, les points de convergence avec les Insoumis semblent toutefois assez nombreux : fonctionnement collégial, bouclier social, réduction du temps de travail, lutte contre la spéculation et l’évasion fiscale, régulation plus exigeante des marchés financiers, réforme des institutions, écologie… « Certaines de nos idées ont semble-t-il fait des émules » , sourit-il… avant de lâcher que « les trois quarts de [leur] bureau national sont partis chez les Insoumis après l’éviction de Pierre Larrouturou [cofondateur du mouvement, ndlr] en 2016 » .
Toutefois, malgré ces défections, les membres de ce mouvement inspiré du New Deal [lancé aux États-Unis par le président Roosevelt pour sortir de la crise de 1929] ont voulu « continuer ».
À 70 ans, le retraité de la logistique dans les transports, installé près de Dieppe depuis une vingtaine d’années, se lance donc dans la bataille législative pour porter les idées d’un parti agissant tel un think tank (groupe de réflexion) populaire. « Tant mieux si on nous pique nos idées ! » , assure-t-il.
Pour autant, pas question de s’allier à qui que ce soit : « Les accords politiques ne nous intéressent pas. Nous ne sommes pas là pour nous placer : nous appelons à un renouvellement de la pratique politique et nous nous sommes mis d’accord pour faire valoir des orientations, établies de manière collégiale et auxquelles nous resterons fidèles. »
Parmi les principes de Nouvelle donne, « conserver des contacts avec tout le monde afin de rester en phase avec les préoccupations des gens » . Ainsi, l’organisation se compose de membres de la société civile, « souvent déçus du PS ou des écologistes mais jamais encartés pour la plupart ».
Partage des richesses
Pro-Europe, le parti préconise cependant de rompre avec les politiques fondées sur la relance de la croissance : « Nous en sommes persuadés, la croissance ne reviendra jamais. Il nous faut trouver d’autres solutions… Le partage des richesses en est une. »
Rappelant que son mouvement est « né notamment d’une réaction aux engagements non tenus par François Hollande » , Michel Cordin estime qu’il est aujourd’hui indispensable de « ne pas laisser carte blanche au gouvernement » . Nonobstant, il s’avoue « époustouflé » par la prestation d’Emmanuel Macron lors de son interview d’entre deux tours chez Mediapart : « Nous ne lui donnerons pas un blancseing, mais il a su insuffler de l’espoir. »