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L’oncle passe ses mains sous le pyjama de sa nièce

Les faits ont eu lieu lors d’un baptême, en mai 2015, dans un village de la vallée de la Bresle. La jeune victime, âgée de 10 ans à l’époque, est originaire de Petit Caux. Elle a subi une agression sexuelle par son oncle, qui a été condamné.

- Camille Larher

Ce devait être une fête pour toute la famille. Ce dimanche 3 mai 2015, à Vieux-Rouen-surBresle, ils sont tous réunis pour le double baptême des filles du prévenu, un homme habitant en France depuis 2012. Après une journée bien remplie, les petites demandent à leur papa d’aller les coucher. Mais elles veulent absolument que leur cousine Léa*, une enfant de 10 ans qui vit à Petit-Caux, les accompagne. « Vous avez alors indiqué que les deux petits lits étaient côte à côte, souligne le président du tribunal de Dieppe. Et que vous vous étiez assis entre votre fille et votre nièce » . Celle-ci porte une sorte de pyjama.

La situation aurait alors dérapé. L’homme, âgé d’une quarantain­e d’années passe la main sur le dos de Léa, lui caresse les fesses et la poitrine puis descend sa main plus bas. Sous son pantalon de pyjama, il commence à exercer des pressions sur son sexe de bas en haut. Jusqu’au moment où sa femme arrive dans la chambre voir si la petite fille s’est endormie. « La victime a indiqué que vous aviez enfoncé un peu un doigt », reprend le président du tribunal, qualifiant ces actes d’agression sexuelle sur une enfant mineure, âgé de 10 ans.

Percer le secret

La jeune fille est alors descendue dans le salon rejoindre le reste de la famille. Elle indique que son oncle lui aurait fait un signe pour qu’elle se taise. Au cours de la soirée, il demande à plusieurs reprises à sa nièce de chanter pour l’enregistre­r. « Vous lui auriez aussi demandé de danser le twerk (danse qui consiste à bouger les fesses, NDLR), reprend le juge. Elle a aussi vu des images bizarres sur votre ordinateur » . Le lendemain, l’oncle revient à l’assaut et souhaite photograph­ier sa nièce assise sur une chaise et les jambes écartées.

Plus d’une année plus tard, en août 2016, Léa va briser le silence et parler des agissement­s de son oncle à sa cousine Flora* qui a quasiment le même âge. « Elle culpabilis­e beaucoup car elle avait peur de briser la famille de sa tante, note le papa de la victime. Aujourd’hui, ma fille ne va pas bien. Elle parle de mort et n’a pas confiance en elle. À l’école, ses notes sont clairement en baisse » . Pour tenter de l’apaiser, il emmène sa fille voir une sophrologu­e. D’après l’expert psychologi­que, cet événement ne représente toutefois pas un élément traumatiqu­e.

Niant dans un premier temps, le prévenu a fini par revenir sur ses propos. « Oui, il s’est bien passé quelque chose mais pas comme elle l’a dit, précise-t-il. Ma fille voulait aller se coucher et demandait que Léa vienne aussi. C’est encore ma fille qui m’a demandé de me mettre entre elles deux. Je me sentais vraiment mal à l’aise » . Il prétend que sa nièce avait mal au dos et qu’elle lui aurait demandé un massage « où, je le reconnais, je suis allé trop loin » . L’homme ne parlant pas français s’est excusé auprès de sa nièce en utilisant le site internet Google traduction.

Dans le déni

« Je ne sais pas pourquoi, j’ai fait ça, confie l’homme à la barre. Je me suis rendu compte que c’était une bêtise et j’ai immédiatem­ent retiré ma main » . Pourtant, au tribunal, le 29 mai dernier, il a encore du mal à reconnaîtr­e les faits. Le président lui rappelle que sa femme a fait plusieurs déposition­s qui vont dans le sens des déclaratio­ns de Léa. « Ce soir-là, en rentrant dans la chambre, elle a remarqué que quelque chose n’allait pas, explique le prévenu. Depuis lors, elle n’a cessé de me demander ce qui s’était passé. J’ai fini par tout lui dire » .

Pour le procureur de la Ré- publique à Dieppe, « l’homme est un manipulate­ur qui est aujourd’hui dans le déni, pourtant nous n’avons aucun doute sur sa culpabilit­é » . L’avocat de la partie civile déplore le fait que l’audience aurait été la dernière chance pour le prévenu de s’expliquer. « On sent bien qu’il a complèteme­nt inventé cette histoire de massage » , lance-t-il. La défense axe sa plaidoirie sur la non-préméditat­ion des faits. Elle souligne également que l’homme n’est pas apprécié de sa belle-famille.

L’oncle de la victime a été condamné à un an de prison dont six mois avec sursis et trois ans de suivi sociojudic­iaire. Il a interdicti­on d’entrer en contact avec la victime et il a été inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infraction­s sexuelles. Il devra dédommager la victime à hauteur de 2 000 €.

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