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Tout ou presque peut arriver

Après les bons résultats de Marine Le Pen à la présidenti­elle sur la 6e circonscri­ption, le Front national a envoyé du lourd pour les législativ­es. Qui de Sébastien Jumel, Philippe Dufour ou Blandine Lefebvre sera en capacité de le battre au second tour ?

- Aurélien Bénard

De nombreux regards seront tournés, dimanche soir, vers la 6e circonscri­ption de Seine-Maritime, celle qui comprend Dieppe, la vallée de la Bresle et le pays de Bray. L’enjeu est de taille sur ce territoire où le Front national a parachuté Nicolas Bay, le secrétaire national du parti qui est également député européen et président du groupe Normandie Bleu Marine au conseil régional de Normandie.

Ces trois dernières semaines, il est venu quelques fois en éclair sur les marchés pour vanter les thématique­s chères au FN comme l’immigratio­n, la sécurité, le patriotism­e économique… Bref, un discours populiste.

Qui face à Bay au second tour ?

Nicolas Bay, 39 ans, n’a pas choisi cette circonscri­ption par hasard. « C’est l’un des secteurs où Marine Le Pen a quasiment obtenu 50 % des suffrages, c’est normal que nous y déployions tous les moyens pour gagner » , reconnaît-il. Ces données électorale­s associées à sa notoriété nationale semblent en effet lui donner de fortes chances d’être qualifié pour le second tour.

Quelles seront les autres forces politiques en mesure de se maintenir pour le second tour ? Trois autres candidats pourraient être en capacité de lui faire face : Sébastien Jumel, Philippe Dufour et Blandine Lefebvre.

Le soutien de Mélenchon à Jumel

Sébastien Jumel, 45 ans, le maire communiste de Dieppe, retourne pour la troisième fois à la bataille des législativ­es. Jusqu’à présent, il a toujours été le 3e homme. Ses voix ont toujours été utiles pour faire battre la droite au second tour comme en 2007 et en 2012. Investi par le Parti communiste, il est aussi soutenu par La France insoumise qui ne présente pas de candidat.

Il y a fort à parier que Sébastien Jumel sortira en tête des urnes dans sa ville de Dieppe. Qu’en sera-t-il dans les fiefs populaires du Tréport ? Dans le secteur rural et ouvrier de la vallée de la Bresle où l’électorat vote FN ou encore en pays de Bray où l’extrême gauche n’a jamais percé ? Face à la menace du FN, Europe Écologie Les Verts a décidé lui aussi de ne pas présenter de candidat et invite les électeurs à faire confiance à Jumel.

Lefebvre mise sur la proximité

À droite et au centre, Blan- dine Lefebvre, 56 ans, est la candidate qui a su faire consensus entre Les Républicai­ns et l’UDI. Maire centriste de Saint-Nicolasd’Aliermont et vice-présidente du Départemen­t, elle a mené une campagne de proximité sur des terres loin d’être acquises. Elle bénéficie du soutien indéfectib­le d’Hervé Morin et de Pascal Martin, les présidents respectifs de la Région et du Départemen­t. Elle a déjà eu à affronter le Front national au second tour des élections cantonales de 2015.

Ni de droite, ni de gauche, mais « marcheur » , Philippe Dufour, le maire du Bourg-Dun, pourrait profiter de la dynamique enclenchée par l’élection d’Emmanuel Macron. Il le rappelle et le martèle : il est le candidat légitime investi par La République en Marche. Philippe Dufour se dit obligé de répéter ce message en raison de l’ « imposture » de Marie Le Vern, la députée sortante socialiste.

Le Parti socialiste au bord du précipice

Cette dernière n’a pas hésité à faire écrire en gros sur ses tracts « majorité présidenti­elle » et même à publier des photos la montrant au côté du nouveau président de la République. Marie Le Vern, 34 ans, est conseillèr­e départemen­tale du canton d’Eu. Elle est devenue députée en cours de mandat, à la fin de l’été 2015, en raison de la prolongati­on d’une mission gouverneme­ntale de la députée Sandrine Hurel, sa belle-mère dont elle était la suppléante. Le Parti socialiste est au bord du précipice, la possibilit­é pour Marie Le Vern de se maintenir au second tour relèverait de l’exploit.

Enfin, trois autres candidats sont en lice : il s’agit d’Eric Moisan (Lutte ouvrière), David Grout (Union populaire républicai­ne) et Michel Cordin (Nouvelle Donne).

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