« Je suis la personne à abattre »
Ciblée par la rumeur, Valérie Maléjac, commerçante à Saint-Aubin, s’affirme blessée mais reste combative. Elle souligne le préjudice subi alors que la saison commence.
« Certaines personnes profitent de la présence de manouches pour aller voler des poules. Ici, c’est pareil : depuis 20 ans, on me porte préjudice en m’accusant de tout et n’importe quoi, sans aucun fondement. » Valérie Maléjac est remontée. Propriétaire de la brasserie Le Grand sable, elle se sent une nouvelle fois injustement accusée depuis l’incendie du snack voisin de son établissement (lire notre édition du 2 juin).
« À mon arrivée à Saint-Aubin, en 1994, on a commencé à me tailler une mauvaise réputation, affirme- t- elle. À cause de mon tempérament, par jalousie ou par racisme… Je suis originaire de Rouen et certains n’aiment pas les gens venus d’ailleurs. »
Elle assure « vivre dans l’ombre » et vouloir « créer de l’activité dans un village qui en manque cruellement » . Dans cette perspective, elle affiche son désarroi face au nouvel incendie survenu sur le front de mer. « Au moment de l’ouverture, la dame du snack est venue me rencontrer et m’a proposé ses services en cas de besoin, j’ai apprécié sa démarche, se remémore-t-elle. Aujourd’hui, à part être désolée pour ces gens, je ne peux pas grand-chose… »
Revenant sur l’incendie de 2012, que certains lui imputent toujours bien qu’elle n’ait pas été mise en cause, la commerçante de 52 ans explique qu’elle n’était pas sur place à l’époque, puisqu’elle avait loué son établissement. Elle conteste par ailleurs la version du maire, Régis Petit, qui affirme que la friterie n’était reliée à aucune source d’énergie. « Je ne vois pas comment on peut faire des moules frites sans électricité, relève-t-elle. D’ailleurs, depuis l’incendie, des fils électriques pendent toujours sur l’emplacement… »
Selon Valérie Maléjac, la suspicion envers sa personne à chaque nouveau sinistre proviendrait de l’attitude du maire : « Il m’a ciblée comme la personne à abattre » . Elle rappelle par exemple que, quand un commerce du village a fermé, le maire se serait « empressé de racheter la licence IV afin de [l’]empêcher de l’obtenir » . Elle soutient également que l’élu interdirait « les employés communaux de venir chez [elle] » et ferait « pression sur certains artisans, les menaçant de leur retirer des marchés s’ils travaillent également pour [son] établissement » . Des faits qui ne surprennent pas le conseiller municipal Pierre Bochat, qui cite un autre « fait divers révélateur » de l’hostilité du maire à l’égard de la commerçante : « En début d’année, après la tempête, Monsieur Petit a fait déblayer la route obstruée par la chute d’arbres le long du mur d’enceinte du château. Mais il a interdit aux employés municipaux d’en faire de même au niveau de chez Madame Maléjac, alors que de gros arbres empêchaient à 50 % l’accès au parking voisin de sa brasserie. Face à ce traitement inéquitable, il a fallu que je menace de venir sur place avec la police… Le lendemain, les arbres étaient enlevés. »
La commerçante de 52 ans juge que ce climat ne peut que « faire fuir les touristes » . Elle certifie ne pas « être en guerre » et invite Régis Petit à « discuter » . Alors que les deux parties affirment oeuvrer pour le développement du village, la page des hostilités semble cependant loin d’être tournée…
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