Les Informations Dieppoises

« Nous allons faire venir les jeunes au théâtre »

Le festival de théâtre Les Enfants de Molière a baissé le rideau dimanche soir au casino de Dieppe. Le président d’honneur, Francis Huster, revient sur ce week-end dédié au sixième art. Et pour l’année prochaine, il veut faire venir les jeunes Dieppois.

- Propos recueillis par Camille Larher

Comment s’est déroulée cette première édition des Enfants de Molière ?

La soirée d’ouverture au casino a été un énorme succès ! Nous avons eu une standing ovation, le public dieppois a été super. Ce vendredi soir au casino, j’ai raconté la vie de Molière, la salle était comble. Les gens étaient là ! Personne n’y croyait, mais nous l’avons fait. Ces trois jours de théâtre à Dieppe sont une grande réussite. Près de 1 000 personnes sont venues applaudir les cinq pièces qui ont été jouées : La Bonne planque, Numéro complément­aire, Little Red, Le Choix des âmes et puis mes deux représenta­tions accompagné­es par le fabuleux pianiste Elio Di Tanna. Pourquoi avoir choisi de soutenir cette initiative portée par la Dieppoise Mélanie Blondel ?

J’ai connu Mélanie au cours Florent, à Paris. C’est une passionnée de théâtre, elle a vu énormément de mes pièces. Je pense qu’elle a assisté à une quarantain­e de représenta­tions. Mélanie est toujours venue et, un jour, nous nous sommes dits : pourquoi ne pas créer un festival de théâtre à Dieppe. J’ai souvenir d’être déjà venu dans cette ville, une fois, mais je ne sais plus dans quel contexte… Le temps est merveilleu­x ce week- end, mais malheureus­ement je n’ai pas eu le temps d’aller découvrir les environs.

Mélanie s’est battue pour que le festival existe dans sa ville natale et aujourd’hui le résultat est là, ça marche ! Maintenant, il faut tenter de faire un coup double : bien cibler la date et faire venir des élèves au théâtre. Comme le faisait Jean Villard. Molière, Beethoven, Guitry, pourquoi avoir choisi de leur rendre hommage ?

On ne pouvait pas faire sans Molière ! Et Sacha Guitry est le Molière du 20e siècle. Bientôt, dans six ou sept ans, son oeuvre va tomber dans le domaine public. Alors, il sera joué partout. L’année dernière, j’ai mis en scène une de ces comédies, Une Folie. Je savais que ça allait nous porter chance. Je l’ai jouée l’année dernière au Festival de Carcassonn­e. J’y retourne en juillet pour la pièce Le Théâtre, ma vie. Puis il y aura la Vendée, à La Chabotteri­e ; Aix-en-Provence an août ; la semaine prochaine au Festival de Monte-Carlo. Et à chaque fois, je joue des pièces différente­s. Ce week- end, à Dieppe, j’ai aussi participé au salon du livre pour présenter mon bouquin sur Molière, sorti aux éditions du Cherche midi. Un autre ouvrage est en préparatio­n, N’abandonnez jamais, ne renoncez à rien, en librairie le 14 septembre prochain. Comment faire pour attirer les Dieppois au théâtre ?

Il faut démocratis­er le théâtre. Qu’il devienne aussi important que le sport. Je me souviens de ces grands sportifs de mon enfance, Cerdan ou encore Louison Bobet. Mais on a aussi le théâtre pour passionner les jeunes. Je pense qu’il faut choisir une autre date pour pouvoir toucher les écoles, les collèges et les lycées. On pourrait mon- ter des masterclas­s et faire une bonne campagne de communicat­ion six mois à l’avance, avec les sponsors, les médias. Il faut aussi penser à un système d’abonnement et surtout que les spectateur­s puissent trouver les billets partout. Cette première édition nous a permis de lancer la machine. Quel thème pour 2018 ?

L’année 2018 marque le centenaire d’Edmond Rostand, donc je pense qu’il faudra lui rendre un hommage. Nous pourrions aussi contacter une salle de cinéma car il ne faut pas oublier que le théâtre est aussi filmé. On pourrait projeter Cyrano de Bergerac par exemple. Ce festival des Enfants de Molière doit être comme les deux P de Dieppe : il faut que ce soit populaire comme Pinocchio et plein de panache comme le nez de Cyrano. Le théâtre, c’est des moments de rire ou de drame. Des représenta­tions inoubliabl­es qui peuvent marquer à vie !

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Mélanie Blondel a rencontré Francis Huster au cours Florent, à Paris.

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