Des conteneurs à 2,40 m de sa maison
Michel Drouet a acheté une maison située rue du 11 novembre à Criel-sur-Mer. En mars 2017, il a découvert quatre conteneurs enterrés installés tout près de chez lui, sans jamais en avoir été informé. Le hic, c’est qu’une colonne est implantée sur son terr
« Comment peut-on avoir installé des conteneurs à 2,40 mètres de ma maison ? » C’est la question ubuesque que se pose Michel Drouet. Cet habitant de Lyons-la-Forêt (Eure) était venu trouver le calme à Criel-surMer pour passer sa retraite. En novembre 2015, il achète une petite maison située au 37, rue du 11 novembre. Lorsque Michel Drouet arrive en mars 2017 pour commencer des travaux, il découvre l’installation de quatre conteneurs enterrés à deux pas de sa porte.
Terrain d’1,10 mètre
Après une visite chez le notaire, il apprend qu’il détient une autre partie de terrain : une bande herbeuse, large d’1,10 mètre, qui correspond à la moitié de l’emplacement du conteneur à verre. « Une aberration » pour le nouveau propriétaire. Pour Jean-Christophe Raguet, adjoint au maire de Criel-sur-Mer en charge de l’aménagement : « C’est surtout une aberration que sa propriété privée soit liée à cette bande de terrain de l’autre côté de sa maison. Si on l’avait su avant, on lui aurait proposé le rachat pour un euro symbolique » .
Chaque week- end, Michel Drouet, subit le défilé de voitures qui arrivent en trombe. « Le week-end dernier (de la Pentecôte N.D.L.R.), j’ai compté plus de 100 voitures. » Sans oublier le doux fumet émanant des quatre conteneurs enterrés.
Projet mal pensé
Pour Éric Debrion, l’un des voisins de Michel Drouet : « Ce projet est mal pensé. Je ne comprends pas l’installation de ces conteneurs sans consultation des riverains et si proche d’une habitation. La communauté de communes manque de respect. On a l’impression que c’est le pot de terre contre le pot de fer. C’est aussi très dangereux, il y a déjà eu un accrochage. La rue du 11 Novembre est en double sens. Les gens roulent très vite et c’est assez étroit. »
La succession de week-ends prolongés a conduit au débordement des conteneurs enterrés, dans un quartier où près de la moitié des maisons sont des résidences secondaires. Et à l’énervement du voisinage. Les élus interviennent pour améliorer la situation. Jean-Christophe Raguet précise que « la Ville ne peut être que solidaire avec Monsieur Drouet sur les nuisances. Le problème, c’est que ce n’est pas une compétence communale. La Communauté de communes des Villes Soeurs (CCVS) s’occupe de les vider le week-end. » Selon l’adjoint, ces conteneurs enterrés, installés à deux endroits de la commune en février, « sont une réponse aux gens qui ont une résidence secondaire et laissaient les poubelles devant la porte en partant. Les détritus s’éparpillaient dans la nature, les sacs étaient éventrés par les goélands. »
Problème de civisme
La critique de l’emplacement des conteneurs, Jean-Christophe Raguet l’entend mais explique les difficultés que la Ville doit prendre en compte : « Quand on cherche à les implanter, on doit veiller aux réseaux souterrains, aux nappes phréatiques et aux terrains que nous possédons » . La pointe de la rue du 11 novembre réunissait ces critères, exceptés pour la petite bande de terrain appartenant à Michel Drouet.
« Il faut bien les implanter quelque part, renchérit l’élu. Il fallait un axe passant, car les gens ne dévient pas pour jeter leurs déchets. Le problème c’est que depuis que le tri en porte à porte a été supprimé, les gens ne font plus l’effort. Ils mettent dans des sacs de 100 litres l’ensemble de leurs déchets et les balancent dans les conteneurs à la fin du week-end. Forcément, ils ne rentrent pas alors ils les laissent devant les conteneurs et partent. C’est un problème de civisme à l’état pur. Nous allons tout faire pour nettoyer au mieux les conteneurs et peut-être casser la vitesse. »
En attendant, Michel Drouet compte lancer une procédure auprès du tribunal administratif pour le « couac » dont il a été victime. Il avance également que les conteneurs auraient provoqué une infiltration d’eau dans sa maison.