« Les Don Quichotte aboient, la transition énergétique passe »
« Mon mari et moi sommes allés le 26 juin à partir de 18 h 30 à l’atelier concernant les enjeux socio-économiques du futur parc éolien en mer DieppeLe Tréport. Personne de la mairie de Dieppe sauf deux élus écologistes. La raison invoquée : cela tombait pile sur la réunion pour choisir le nouveau maire. Mais, rentrée chez moi, je retrouve un tract m’invitant à festoyer avec le nouveau député, à la même heure, au parc Mitterrand. Le champagne payé par mes impôts était donc plus pétillant que les perspectives de développement de notre territoire !
Le public comportait bien sûr les troupes électrisées du maire du Tréport, les anti-éoliens, les pêcheurs, les pro- nucléaires d’EDF, tous toujours aussi tonitruants, insultants et radoteurs, n’ayant comme seul fonctionne- ment que l’obstruction. Mais il y avait aussi : des chefs d’entreprise du secteur, de jeunes ingénieurs pointus et motivés, des formateurs venus souvent des départements limitrophes, des représentants des firmes concernées et de la kyrielle de soustraitants français et européens, des représentants de diverses agglos et le sous- préfet, des jeunes et leurs parents, pleins d’espoir pour trouver des formations et des débouchés – une bouffée d’optimisme, d’ouverture et d’enthousiasme pour le territoire – tous sidérés devant un tel front obtus et suicidaire.
Un constat, aussi, alarmant : un fossé entre les nombreuses offres d’emploi (et pas seulement dans ce domaine précis : c’est toute une synergie qui pourra se créer) et les compétences sur Dieppe et sa périphérie ; notre secteur manque cruellement de candidats voulant apprendre l’anglais, imaginant vivre un peu plus loin que leur petite ville.
J’ai eu honte de la gouvernance municipale : en 2009, elle était prête à « saloper » la ville avec l’usine russe d’engrais chimiques Uralchem, en 2017 elle l’appauvrit en réduisant de nombreux habitants au clientélisme, à la rancoeur et aux clivages qui favorisent la montée du FN (20 voix d’écart au 1er tour des législatives).
Ce projet est un test : s’il n’aboutit pas, la « ville en résistance » (contre l’avenir et l’innovation) achèvera de couler, et elle l’aura bien cherché ! »