Des écoles qui bougent et des instit’ qui partent à la retraite
Les enseignants des écoles dieppoises se sont réunis à l’hôtel de ville pour clôturer l’année scolaire. Entre départ à la retraite, maintien de zone d’éducation prioritaire et nouveaux projets en cours, la Ville fait le point.
Au deuxième étage de l’hôtel de ville de Dieppe, la salle de réception accueille une quarantaine de personnes. La Ville a donné rendez-vous, lundi 3 juillet, aux professeurs des écoles dieppois pour faire le point et marquer la fin de l’année scolaire. Parmi eux, Dominique Gilet achève sa dernière année en tant qu’enseignant : « C’est un moment attendu, place aux jeunes ! » lance-t-il.
« Je ne garde que les bons souvenirs »
D’autant qu’il a un projet en tête : passer le permis bus pour faire des remplacements. « J’aime bien conduire des engins. Après la voiture, la moto, le bateau, il me manquait quelque chose ! » plaisante-t-il. Il termine sa carrière à l’école Jules-Ferry où il enseignait auprès des CE2 depuis trois ans.
« Ces 38 années sont passées à grande vitesse. J’ai déjà oublié les mauvais sou- venirs, je ne garde que les bons ! Mais cela a beaucoup changé depuis mes débuts, pas toujours dans le bon sens. La relation avec les enfants, parfois les parents… » précise le Normand de 59 ans, le regard vers le sol.
Le maire et député de la 6e circonscription Sébastien Jumel est absent, Assemblée nationale oblige. Nicolas Langlois, son premier adjoint, prend le relais, entouré de ses collègues : « Vous êtes bienveillants et inclusifs, mais bien souvent avec des moyens insuffisants » dit-il à l’adresse des enseignants.
Injustice
Il évoque les fermetures de classes, la sortie de zone d’éducation prioritaire (ZEP) des écoles Sonia- Delaunay et Jules- Michelet : « Une injustice pour les enfants comme pour les enseignants. Les indicateurs sociaux plaident en ce sens [pour le maintien de ces écoles en ZEP]. » Un « Merci ! » émerge de l’assistance. Après le discours, de petits groupes se forment, les discussions s’engagent.
« Cette année scolaire a été riche. Riche en questionne- ments et en personnel : 170 agents travaillent pour les écoles, rappelle Emmanuelle Caru- Charreton, 3e adjointe chargée de l’éducation et du sport. Nous avons créé un groupe de travail autour de la pause méridienne, pour mieux répondre aux besoins de l’enfant. »
Projet pilote
A la rentrée, l’école Thomas devient projet pilote pour tester la méthode Alvarez. Chaque classe bénéficiera d’un Atsem, un agent territorial spécialisé des écoles maternelles. « Petits, moyens et grands seront mélangés, c’est un travail sur toute l’année pour renforcer l’autonomie de l’enfant, annonce l’adjointe à l’éducation. On avance tous les ans ! »
Mais Dominique Gilet, lui, avancera désormais au volant d’un autocar : pour lui, une nouvelle vie commence !