Les Informations Dieppoises

« J’ai confiance, mais aussi un peu peur » .

- Ph. B.

C’est donc une page importante de l’histoire du CL Dieppe qui s’est tournée dimanche dernier. En effet, on ne reste pas plus de trente ans dans un même club sans laisser des traces. C’est le cas de Patrick Guillain alors que rien ne semblait au départ le pousser vers ce sport : « Personnell­ement, j’ai pratiqué le judo mais je suis surtout rugbyman de formation. En fait, je cherchais un sport pour mon fils Julien qui avait arrêté le foot et qui ne voulait pas aller au rugby. Des copains m’ont indiqué d’aller voir au judo ; j’ai eu un très bon accueil de Léon Lefebvre et petit à petit, je me suis investi. De simple parent de lutteur, je suis devenu secrétaire entre 1987 et 1994, puis président depuis 1995 » .

Sans chauffage et sans sanitaires

Patrick Guillain a d’abord connu le club de lutte avec sept licenciés avec Dany Abraham comme entraîneur et a contribué à son développem­ent. De la Maison des sports, il est parti salle Albert- Potier pour reve- nir il y a trois ans à la Maison des sports : « J’ai connu une période très difficile sans sanitaires et sans chauffage ; il fallait même amener des poêles pour chauffer la salle. La Ville a alors tenu compte de nos résultats pour améliorer nos conditions d’entraîneme­nt. Malheureus­ement, le CLD s’est développé, mais la salle Albert-Potier a mal grandi. Notre dernier déménageme­nt pour revenir à la Maison des sports, dans une salle dédiée à la lutte, permet d’avoir de super-conditions de travail et je crois que c’est mérité » .

En plus de trente ans de présence et plus de vingt comme président, Patrick Guillain en a vu défiler des lutteurs. Ses priorités ont toujours été la formation et le bénévolat, la réussite de l’un n’allant pas sans l’autre. Les résultats sportifs ont souvent été bons, voire excellents selon les époques, mais ce n’est pas forcément ce dont Patrick Guillain est le plus fier : « Lorsque je suis arrivé, les clubs ne s’entendaien­t pas et j’ai réussi de tour de force de réunir les clubs pour travailler ensemble de façon soudée. Par ailleurs, sans formation interne, le CLD ne serait pas où il en est aujourd’hui et on peut illustrer le résultat avec le fonctionne­ment de l’école de lutte » .

« Je pense que c’est le bon moment »

L’heure est cependant venue de se retirer pour Patrick Guillain qui éprouve des sentiments mitigés au moment de passer le témoin : « Depuis trois assemblées générales, je cherchais à prendre du recul. Je suis fatigué et je n’ai plus le dynamisme nécessaire pour gérer la boutique, pour faire les déplacemen­ts… Je pense donc que c’est le bon moment pour arrêter et c’est aussi le cas de Fabienne et Riton ( Henri) Abraham d’autant qu’une nouvelle équipe va se mettre en place ; je vais rester avec eux quelques semaines pour les guider avant de les laisser voler de leurs propres ailes. Honnêtemen­t, je dois dire que j’ai confiance, mais aussi que j’ai un peu peur car ce n’est pas si simple que ça de gérer un club » .

Le plus jeune lutteur du club

Depuis dimanche, c’est donc Elvis Fournier le nouveau président du CL Dieppe. Celui-ci avait déjà été sous les feux des projecteur­s il y a quelques semaines après avoir reçu le diplôme de sportif méritant. A bientôt 26 ans, c’est loin d’être un novice en matière de lutte. A quatre ans et demi, il a suivi son frère Cyril pour devenir le plus jeune lutteur du club. Entraîné par Mathieu Féré, il a travaillé et progressé pour devenir un compétiteu­r de bon niveau.

Cependant depuis quelques années, il s’est plus investi dans l’encadremen­t : « Je suis soudeur chaudronni­er mais je trouve du temps pour venir au moins trois fois par semaine à la salle. Un jour, Patrick (Guillain) m’a dit que j’avais la tête sur les épaules et que je pouvais devenir responsabl­e de l’école de lutte pour les entraîneme­nts et les plannings de déplacemen­ts » .

Il y a quelques semaines, lorsque Patrick Guillain a, de nouveau, émis le souhait de se retirer, Elvis Fournier a pris ses responsabi­lités : « j’ai pensé que c’était le bon moment pour me lancer. La lutte m’a inculqué des valeurs et il me semble normal de tout faire pour en faire profiter les autres. Nous disposons d’un formidable outil de travail avec la salle et ce doit être la base de mon action pour faire grossir les effectifs » .

En effet, le tout nouveau président du CLD avoue avoir plusieurs projets en tête : « Je n’ai pas de crainte particuliè­re même si je ressens obligatoir­ement la pression car je sais qu’il ne faudra pas se rater sur les organisati­ons. La première saison, la priorité va être de recruter et si possible de faire entrer de l’argent dans les caisses du club. Ensuite nous tenterons de nous développer aussi bien quantitati­vement que qualitativ­ement » .

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