Les Informations Dieppoises

Le crowdfundi­ng au secours d’une famille à la rue

Les quatre membres de la famille Alausa, originaire du Nigéria, ne peuvent plus être hébergés par les services de l’Etat. Une associatio­n dieppoise lance un appel aux dons sur internet pour les aider temporaire­ment.

- Pauline Dewez

Noïmot Alausa a dû quitter son Nigéria natal pour fuir les violences et sauver ses filles d’un mariage forcé et d’une excision programmée. En 2013, elle arrive en France, où son petit garçon naît. Aujourd’hui, les Alausa attendent la réception de leur autorisati­on de séjour provisoire qui régularise­ra leur situation. La décision de justice étant prise, la famille ne peut plus être logée par les Centres d’accueil des demandeurs d’asile (Cada).

En attendant, l’associatio­n dieppoise Un toit pour tous s’engage auprès de cette famille à qui elle loue un logement grâce aux dons et aux cotisation­s des adhérents. « Nous comptons plus de 60 adhérents qui payent le loyer et les charges des familles que nous suivons. Mais au bout d’un moment, il a fallu trouver d’autres moyens » , explique Chantal Pélissier, secrétaire d’Un toit pour tous-Dieppe.

Cagnotte virtuelle

L’associatio­n a lancé, le 13 juillet, une campagne de crowdfundi­ng – ou financemen­t participat­if – sur internet. L’objectif : mettre à l’abri cette famille pendant six mois. « Je pense que Noïmot, qui prend des cours de Français, trouvera un travail d’ici-là, je l’espère » , confie Chantal Pélissier. 3 950 € sont nécessaire­s pour payer le loyer et les charges de la famille jusqu’à la fin de l’année.

Les Petites pierres, un fonds de dotation spécialisé dans les projets qui combattent le mallogemen­t, aide Un toit pour tous à réunir la somme espérée. Cette cagnotte en ligne propose de doubler chaque don et de les défiscalis­er à 75 %, au lieu des 66 % accordés aux organismes reconnus d’utilité publique. Une aubaine pour l’associatio­n, la seule de Normandie à figurer sur cette plateforme nationale.

Un système qui paie

Au bout de seulement 13 jours, la jauge est pleine à 93 % grâce à 28 donateurs d’en moyenne 65 €. Récolter les fonds sur internet, un système virtuel aux effets bien réels : Un toit pour tous-Dieppe avait déjà fait appel à la solidarité en ligne en ligne, via une autre plateforme, pour loger cinq familles avec des enfants scolarisés dans la ville. Ce projet dieppois est l’un des 18 943 financés avec succès dans le monde via le site Ulule.

« L’année dernière avec Ulule, ça a été difficile à la fin. Là, nous avons presque atteint la somme demandée alors que nous avons droit à 90 jours en tout ! » remarque la secrétaire avec enthousias­me.

Les dons ponctuels sont « très appréciabl­es » et d’une grande aide, mais ils ne remplacent pas les cotisation­s régulières des adhérents, plus sécurisant­es.

Des projets en continu

L’associatio­n aide actuelleme­nt six familles et compte mener d’autres campagnes en ligne. Chantal Pélissier appelle aux dons, que ce soit par chèque ou via les plateforme­s en ligne : « Cet argent aide des Dieppois, c’est très satisfaisa­nt et concret ! » Des bénéficiai­res que les donateurs et adhérents peuvent rencontrer lors de soirées organisées par l’associatio­n.

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(© Un toit pour tous) La famille Alausa est arrivée en France en 2013.
 ?? (© Un toit pour tous) ?? Le bureau bénévole d’Un toit pour tous peut compter sur le soutien de plus de soixante adhérents.
(© Un toit pour tous) Le bureau bénévole d’Un toit pour tous peut compter sur le soutien de plus de soixante adhérents.

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