« A chaque journée de courses, le chiffre d’affaires est en progression »
L’hippodrome de Dieppe est sur une phase de progression depuis quelques années. Le travail mené par les cinq salariés de la Société des courses et en particulier par Mathieu Ancelot, le secrétaire général, porte ses fruits. Le président Laurent Beuvin semble satisfait, les indicateurs sont au vert.
Tout le travail réalisé ces dernières années avec Yves Chevigny, l’ancien directeur de piste de Chantilly, pour l’amélioration des pistes, apporte des résultats positifs ; les professionnels plébiscitent l’hippodrome dieppois. Quel bilan tirez-vous cette première partie de saison ?
Laurent Beuvin : L’hippodrome conserve sa fréquentation, les enjeux retrouvent des niveaux qu’on a connus, il y a quelques années, ce qui est bon signe pour le dynamisme du territoire et qui est la conséquence d’un hippodrome attractif, tant sur son plan géographique que sur ses infrastructures qui sont ouvertes au public. On fait en moyenne 1 200 entrées par journée de courses.
Sur le plan national, ça fait deux années de suite que nous sommes un hippodrome de délégation pour Longchamps, au même titre que Compiègne, Fontainebleau et Deauville. C’est la reconnaissance d’une compétence et du travail accompli depuis des années. Depuis 17 ans, il y a d’importantes rénovations qui ont été réalisées.
Cette année, à chaque journée de courses, le chiffre d’affaires est en progression. Dieppe est un bon hippodrome qui répond aux attentes des sociétés mères [il s’agit de France Galop et La Société du cheval français]. Pourquoi le trot semble avoir moins d’importance que le galop à Dieppe ?
La seule société mère qui a contribué financièrement à relancer Dieppe, c’est France Galop. La Société du cheval français qui gère le trot n’a fait aucun effort. Ça fait des années qu’on réclame pour Dieppe une journée de trot en premium… La Société des courses a fait beaucoup d’investissements pour les trotteurs et on n’a jamais été payé en retour. On s’aperçoit que d’autres hippo- dromes de province bénéficient de ces journées premium. On peut s’interroger légitimement sur les raisons pour lesquelles certaines sociétés de courses sont favorisées. C’est dommage car le trot a un véritable succès populaire. En tout cas, ce n’est pas un problème de qualité de piste à Dieppe. Les entraîneurs s’accordent à reconnaître que la nôtre est conforme aux attentes et répond à leurs demandes. Vous avez déjà beaucoup investi pour améliorer la sécurité et le confort des professionnels. Que vous reste-t-il à faire ?
Le prochain chantier d’importance, ce sera pour le public. Il s’agit d’une tribune moderne pour offrir au plus grand nombre la possibilité d’assister aux courses et dans les meilleures conditions [lire ci-dessus]. Au printemps, des grands entraîneurs sont venus faire un galop d’essai sur l’hippodrome de Dieppe. Pourquoi ne développezvous pas une activité de centre d’entraînement ?
Dieppe n’a jamais été et ne sera jamais un centre d’entraînement. Il ne peut pas l’être. On manque de place, ce n’est pas une ville vouée aux chevaux, on n’a pas d’accès direct à la mer, on n’a pas de plage de sable, on n’a pas non plus de pâtures aménagées à proximité immédiate qui permettent aux chevaux de se détendre, et on n’a pas une nature de terrain qui permet de travailler les chevaux 365 jours par an. L’hippodrome n’a pas été conçu pour ça. Depuis deux ou trois ans, l’opération Une journée aux courses pour 1 € proposée par l’Agglo DieppeMaritime a disparu. Quelle en est la raison ?
Cette journée à1 € a disparu sans concertation alors que nous sommes une association qui rapporte 100 000 € par an à l’Agglo par la taxe sur les jeux. Ce qui est terrible, c’est que nous nous sommes battus pour que les collectivités locales qui ont un hippodrome sur leur territoire puissent bénéficier d’un retour par un prélèvement qui est opéré sur les paris. L’idée qui avait guidé les travaux parlementaires était que les collectivités participent directement à l’entretien et aux rénovations des hippodromes.
Là, on s’aperçoit que plus le prélèvement au profit de la collectivité locale a augmenté, moins nous avons perçu. Peutêtre que dans les années à venir, on prendra un chemin différent…