« Heureuse et fière »
Habituée du Challenge de la Varenne, Christèle Jouan était récemment à Marseille, parmi les seize qualifiées pour les championnats de France élite d’athlétisme.
Détentrice du record de victoires en marche dans le Challenge de la Varenne, Christèle Jouan continue d’accomplir des performances de niveau national. Elle était donc mi-juillet à Marseille parmi le gratin de la discipline puisqu’elle avait obtenu sa qualification pour les championnats de France élite d’athlétisme et pour elle, chaque
mot est important : « Ce ne sont pas juste des championnats de marche à part, mais bien des championnats regroupant toutes les disciplines de l’athlétisme et élite car on y retrouve les seize meilleurs Français dans chaque spécialité. C’est vraiment le Grand rendez- vous national de l’année, d’autant plus cette fois où il y avait des athlètes que l’on verra dans quelques jours aux championnats du monde »
Qualifiée à Gaillon lors des régionaux
Pour la licenciée de R2MA, la satisfaction était donc de mise dès qu’elle a obtenu son billet pour compétition et ce ne fut pas si simple que ça :
« J’ai été blessée deux mois en début de saison et j’ai donc loupé la première occasion de me qualifier. Ensuite, il y a eu les championnats régionaux à Gaillon ; il y faisait très chaud, mais c’est là que j’ai réalisé le chrono qui m’a donné la qualification pour les championnats de France. Cependant, elle aurait pu être remise en cause à tout moment puisque jusqu’au 8 juillet, il y a eu des épreuves où des filles pouvaient modifier la donne.
Ce ne fut pas le cas et j’étais donc très heureuse de figurer parmi les seize meilleures
marcheuses françaises » . Par ailleurs, il faut savoir que les temps de qualification sont pris sur une marche de 20 km alors que le jour des championnats de France, l’épreuve est
« juste » un 5 000 m qui se déroule sur le stade au beau milieu de toutes les autres disciplines de courses, lancers, sauts… et aussi et surtout à la vue de plusieurs milliers de personnes qui composent le public et qui, pour certains, ne sont pas habitués à assister à des marches.
A Marseille, généralement mijuillet, il fait chaud et cette année, il faisait même très chaud. Ce sera d’ailleurs la principale difficulté pour Christèle Jouan : « Le départ était donné à 17 h 20 et nous devions être en chambre d’appel trente minutes avant. La chaleur était vraiment étouffante, plus de 30 °C et c’est ainsi qu’exceptionnellement, l’organisation avait prévu un possible ravitaillement ou épongeage dès le premier tour. Nous avions 12,5 tours de piste à effectuer toujours à la corde et sans la moindre parcelle d’ombre ».
« Toutes entre quinze et vingt ans de moins que moi »
Dans ces conditions difficiles, Christèle Jouan prend un bon départ et réussit à tenir une allure d’un peu moins de cinq minutes au kilomètre, mais la suite sera plus délicate :
« Je réalise un chrono de 26’29 et je peux vraiment dire que la chaleur a eu raison de la Normande que je suis. Avec la même course en Normandie, mon temps aurait été nettement meilleur. Toutefois je suis très heureuse et fière car toutes les concurrentes présentes sauf une avaient entre quinze et vingt ans de moins que moi. C’est très motivant pour continuer à s’entraîner dur et à poursuivre ma carrière d’athlète » . L’autre grand plaisir de la licenciée de R2MA a été de côtoyer plusieurs athlètes français de renom. Elle a ainsi rencontré et pu discuter avec Christophe Lemaître, le sprinter s’avérant être une personne disponible et sympathique. Elle a aussi échangé quelques mots avec Jimmy Vicaut, mais dans les tribunes car il était blessé et forfait. Elle a encore approché des références internationales que sont Renaud Lavillenie ou Kevin Mayer, ce qui fait que Christèle Jouan a vécu une journée dont elle se souviendra longtemps.