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Créé en mars, l’atelier VARNEVILLE-BRETTEVILL­E. Bel-Event vise le marché du luxe

À Varneville-Brettevill­e, l’atelier Bel-Event travaille les dessins destinés aux textiles de mode et à la décoration. Les dessinateu­rs ont créé une gamme de cravates, gilets… haut de gamme. Ils éditent aussi des tissus d’ameublemen­t et des papiers peints.

- V. W.

Sur la pelouse, un petit lapin s’éclipse en trois bonds. Sous la grange, une poule déambule avec à sa suite sa flopée de petits poussins. Et dans l’ancienne étable de cette ferme du lieu-dit Le Bel-Event, près de Varneville­Brettevill­e, c’est une envolée de canards et d’oiseaux exotiques multicolor­es qui nous attend. Mais cette fois, les volatiles paradent, étalent leurs plus belles couleurs… sur des cravates et de magnifique­s foulards. Bienvenue dans les coulisses de l’atelier Bel-Event, un atelier de dessins destinés aux textiles de mode et à la décoration.

L’expérience de Stéphane Bidault

C’est dans ce cadre bucolique, en plein coeur de la campagne normande que cette société est née voilà six mois. Une jeune entreprise entre tradition et modernité. La tradition, le savoir-faire et l’expérience, c’est Stéphane Bidault qui les apporte. Pour la modernité, il s’est allié avec deux jeunes, Antoine de Beaupuis et Adrien de Vial, férus de nouvelles technologi­es et de numérique. Le premier sort d’une école de pub rouennaise, le second des Gobelins à Paris.

L’idée de cet atelier a germé dans la tête de Stéphane Bidault voilà plusieurs mois. Le dessin textile, c’est toute sa vie. Il travaille dans ce domaine depuis 1985. Il a dirigé un grand atelier à Paris, l’atelier Lizzie Derriey. Avec son équipe de près de 30 dessinateu­rs, il proposait aux grandes maisons de couture, à des éditeurs, des couturiers des dessins qui allaient ensuite être imprimés sur des tissus. Au fil des ans, il a travaillé aussi pour les tissus d’ameublemen­t.

Fort de cette expérience, en 2005, il lance un deuxième atelier mais cette fois, loin de la France, en Argentine. Un pays dont il est tombé amoureux. Là, à Buenos Aires, il fait former et travailler 12 personnes. « Et je revenais en France tous les deux mois pour diriger l’atelier de Paris. Seulement en 2008, on s’est pris la crise en pleine figure. Nous avons résisté jusqu’en 2012-2013, puis j’ai vendu Paris à un industriel et Buenos Aires à un architecte » , explique Stéphane Bidault.

De retour en France, il pose ses valises dans la région, ber- ceau de sa famille. Des valises pleines de milliers de dessins issus de ses anciens ateliers. Et décide de créer avec Antoine de Beaupuis et Adrien de Vial cette nouvelle société.

Pour une clientèle de chasseurs

Mais plus question de se limiter aux dessins, ce que veut le trio c’est les travailler pour ensuite éditer et créer des collection­s de cravates, foulards, noeuds papillon, mais aussi de papiers peints… Avec un parti pris : la qualité. Ce qu’ils veulent c’est du haut de gamme pour viser le marché du luxe.

Dans un premier temps, l’ate- lier a décidé de sortir une collection plutôt pour une clientèle de chasseurs ou de passionnés de la nature.

« Je le reconnais, nos cravates sont chargées » , souligne Stéphane Bidault. Mais ce choix, il l’a fait pour se démarquer de ses concurrent­s qui misent souvent sur un petit dessin unique et également « car nous sommes des dessinateu­rs. Cela permet de nous identifier. » Il propose deux modèles, avec des canards ou des faisans, déclinés sur des fonds de couleurs variés et surtout sur deux tissus nobles : le lin et la soie.

L’atelier propose également dans la même thématique des noeuds papillon, des gilets pour homme assortis sur mesure et pour les femmes un foulard aux dessins d’oiseaux exotiques hauts en couleur. Ils ont décidé de poursuivre dans cette voie autour du thème de la chasse. Et déjà, ils ont de nouveaux projets pour le futur comme développer une gamme de sacs qui mélangerai­t cuir et toile de Jouy ou de lin « comme un sac de voyage inspiré chasse, une trousse, un cabas… » , raconte Stéphane Bidault.

Mais pour le moment, l’équipe a un objectif : réussir à faire connaître son travail pour le vendre. Car les dessins, les produits sont là, reste à les faire rencontrer le public. L’atelier a créé sa boutique sur internet et a été présent sur plusieurs salons autour de la chasse, mais également au Festival du lin dans la région de Fontaine-le-Dun. Et ils ont déjà plusieurs dates à leur agenda comme Deauville en septembre.

 ??  ?? La première collection présentée par l’atelier Bel-Event s’adresse à une clientèle de chasseurs. Stéphane Bidault présente le dessin original qui a permis de créer un magnifique foulard.
La première collection présentée par l’atelier Bel-Event s’adresse à une clientèle de chasseurs. Stéphane Bidault présente le dessin original qui a permis de créer un magnifique foulard.

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