Le Dieppois Kevin Campion s’illustre aux Mondiaux de Londres
Seul marcheur français en lice aux 20 km marche des mondiaux, le Dieppois Kevin Campion, a réalisé la meilleure performance de sa carrière sur le plan international.
Dimanche 13 août, en remportant le 20 km marche des championnats du monde de Londres, le Colombien Eider Arévalo a apporté sa deuxième médaille à la Colombie. La première en or ! Aussi, le marcheur a profité de ce grand jour pour établir un nouveau record de Colombie en 1 h 18’53’’, au terme d’une marche très indécise, puisqu’il a devancé le russe de 18 ans Sergei Shirobokov de seulement deux petites secondes ! Quant au Brésilien Caio Bonfim, il terminait à 11 secondes du nouveau champion du monde.
Devant avec les ténors
Licencié à Vénissieux, près de Lyon, mais résidant en région dieppoise où il occupe le métier de postier, Kevin Campion, 29 ans, a confirmé sa très bonne condition physique. Seul Français aligné sur l’épreuve, il est entré pour la première fois dans le Top 25 d’un rendez-vous international, lui qui avait terminé 33e aux championnats du monde à Pékin et 42e aux Jeux Olympiques de 2012.
Kevin Campion a pris un très bon départ, figurant encore aux avant- postes avec les ténors après le dixième kilomètre. Il tenait même tête au futur vainqueur, passant en 4e position après 5 kilomètres de marche ! À mi-parcours, Kevin Campion était encore dans le coup pour une place sur le podium puisqu’il passait en 39’50. Les rêves les plus fous demeuraient accessibles.
Mais le rythme s’est ensuite accéléré en tête de course et le Dieppois n’a pas pu suivre les meilleurs, même s’il a tout donné. Sa deuxième moitié d’épreuve était beaucoup plus compliquée puisque le chrono affichait deux minutes de plus que lors des dix premiers kilomètres. S’il a craqué dans le final, Kevin Campion n’a rien à regretter.
Finalement classé à une belle 24e place avec un chrono de 1 h 21’46’’, il lui a manqué quelques kilomètres pour titiller les ténors jusqu’à la dernière ligne droite. Non sans humour, il indiquait que sa prestation fut « comme un tour de magie » . Il précise : « J’étais là et puis, paf, disparu ! Je ne peux me reprocher d’avoir tenté mais la gourmandise est un vilain défaut. » Parti un peu vite, il s’est clairement mis dans le rouge et l’a payé ensuite.
Il a pris date pour l’avenir
Le chrono londonien de dimanche ne constitue certes pas son record personnel (1 h 20’28’’) mais c’est le meilleur temps réalisé par Kevin Campion sur une épreuve mondiale : « C’est ma meil- leure performance en grand championnat. Je m’attendais à mieux mais je ferai avec. » En tout cas, l’athlète a pris date pour l’avenir, et sa progression régulière peut le conduire un jour sur le toit du monde.
S’il devait s’en convaincre, il n’a qu’à regarder du côté de son copain de l’équipe de France Yohann Diniz : dimanche, à Londres, ce dernier a décroché son premier titre de champion du monde de marche sur 50 km, à l’âge de 39 ans. Kevin Campion a encore dix ans devant lui pour décrocher la timbale !