Les Informations Dieppoises

Je Me Souviens fera l’appel de 1 227 noms

L’associatio­n Je Me Souviens participer­a aux cérémonies commémorat­ives. Vendredi 18 juin à 14 h 30 au cimetière des Vertus, elle fera l’appel des noms des 1 227 soldats décédés sur nos plages.

- Propos recueillis par M. DS.

Elle a été créée en 2002 à l’initiative de Bruno Ménard. L’associatio­n Je Me Souviens s’associe chaque année aux cérémonies commémorat­ives du 19 août 1942. Elle est à l’origine d’une très belle exposition qui se tient jusqu’au 16 septembre salle Jehan-Ango, au-dessus de l’office de tourisme de Dieppe-Maritime (lire Les Informatio­ns dieppoises du 11 août). Et chaque année au cimetière des Vertus, ses bénévoles égrènent les noms des 1 227 soldats décédés sur nos plages. Rencontre avec sa présidente Christine Baïet-Lorin. Comment est née l’associatio­n Je Me Souviens ?

En 2002 à l’initiative de Bruno Ménard qui en a été le président jusqu’à l’an dernier. Lui et quelques autres collection­neurs organisaie­nt individuel­lement des exposition­s depuis 1989. Tous étaient passionnés par l’histoire de Dieppe et du Canada. Ils ont décidé de se réunir. Ils n’étaient qu’une petite poignée au départ, aujourd’hui l’associatio­n compte 48 membres. Quel est son rôle ?

Commémorer et entretenir les liens qui unissent Dieppe et le Canada. Il n’y a pas que le raid du 19 août 1942 qui a marqué leurs deux histoires. Il y a aussi le départ des Filles du Roy au 17e siècle et celui des soeurs Augustine sur lesquels nous souhaitons davantage nous consacrer dans les années à venir. Votre associatio­n est à l’origine de l’appel des noms. Comment vous est venue cette idée d’égrener tous les noms des soldats morts sur nos plages ?

Depuis toute petite, je participe aux cérémonies commémorat­ives. Et à chaque fois, une chose me frappait : on nommait tous les élus, toutes les personnali­tés, tous les vétérans qui étaient présents, mais jamais ceux qui sont restés sur nos plages. Et puis en me plongeant dans les archives, j’ai lu qu’en 1946 le Premier ministre canadien qui était présent à la cérémonie commémorat­ive de Puys a lu le nom des soldats tombés à Puys. C’est comme cela que l’idée est née.

Ensuite, j’ai découvert un « nominal role » qu’un Canadien avait fait à la main dans les années 60 : il avait recensé tous ceux qui avaient embarqué et tous ceux qui n’étaient pas rentrés. À partir de cette listelà, avec l’aide d’historiens et l’arrivée d’internet, la liste s’est affinée d’année en année. C’est comme ça que l’on est passé de quelque 900 noms en 2010 lors de notre premier appel à 1 227 aujourd’hui. Comment se fait cet appel ?

Il se déroule lors de la céré- monie aux Vertus. Ce sont des volontaire­s qui se relaient pour égrener les noms à haute voix afin que chaque soldat tué soit honoré. La lecture prend deux heures et demie et nous ne manquons jamais de bénévoles pour le faire. Mais ce qui me fait plaisir cette année, c’est que beaucoup d’enfants se sont portés volontaire­s. Ces cérémonies sont très importante­s pour vous…

Oui. Toute petite, c’est mon papa qui m’emmenait aux Vertus. Il me disait : « Il faut qu’on aille leur dire bonjour car leurs familles ne peuvent pas » . Pour lui, c’était important, il se sentait reconnaiss­ant, redevable. Et je crois que ça lui faisait de la peine de voir qu’ils n’avaient jamais de visite : à cette époque, très peu de Canadiens venaient à Dieppe, on ne voyageait pas aussi facilement qu’aujourd’hui.

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