La leçon de Geoffrey Gaboriaud
Geoffrey Gaboriaud enseigne le swing au golf du château d’Arnouville pour la saison. Initiation en finesse à un sport ouvert sur le paysage et qui, à Ermenouville, se veut accessible à tous.
À l’entrée d’Ermenouville, le club house est à l’abri d’une longère typiquement cauchoise. Une brasserie est ouverte à tous le midi pour déjeuner ou prendre un verre en terrasse dans un lieu calme, vert et boisé.
Ils sont deux professeurs de golf actuellement au golf d’Arnouville, Geoffrey Gaboriaud, pour la saison, et Benjamin Lataste, directeur et golfeur professionnel.
Vitesse et rythme
Vendredi 11 août, direction le terrain d’entraînement, le « practice », pour une séance d’apprentissage où François pourra travailler son swing. C’est sa deuxième leçon. « On ne force pas, on ne se précipite pas. Le golf, c’est de la vitesse et du rythme » , indique Geoffrey Gaboriaud. Et il poursuit à propos du swing, ce geste qui consiste à lever le club pour frapper la balle : « Le swing, c’est un élan. Le golf, n’est pas un sport de frappe, mais un sport de lancer. »
Le professeur cherche à ralentir le mouvement de François pour que le geste soit mieux ressenti. Il semble que les apprentis aient pour la plupart le même défaut : ils vont trop vite et se précipitent sur la balle. Croyant à tort que c’est en fonçant, en y mettant toutes leurs forces, qu’ils iront le plus loin. Or, avant la puissance, c’est le geste qui compte. « D’abord, de la lenteur dans le geste » , préconise Geoffrey Gaboriaud. Un bon swing ne va pas plus vite que la musique.
Le goût du paysage
« Tout le monde peut jouer » , assure l’instructeur, dans le sens où aucune faculté particulière n’est requise. En revanche, certaines capacités se développent en pratiquant le golf. Elles sont plutôt morales. François parle d’ « humilité » , quand Geoffrey Gaboriaud estime que « la patience est une forme de respect » .
Contrairement aux autres sports, où les terrains sont les mêmes d’un bout à l’autre de la planète, au golf, « il n’y a pas deux parcours identiques » , souligne Geoffrey. Les décors sont à chaque fois uniques, et les deux professeurs d’Ermenouville, hormis la recherche de performance, partagent un « goût du paysage » . Cette valeur, le moniteur l’étend au soin accor- dé à la nature : « L’entretien d’un parcours de golf est très normé et celui d’Arnouville est biologiquement propre. »
Pour terminer la leçon, Geoffrey Gaboriaud emmène François sur la zone dite « de petit jeu » . Il s’agit d’un green d’entraînement, synthétique, où plusieurs trous sont dispatchés. Benjamin Lataste détaille : « Avec le synthétique, pas de carottage, sablage, regarnissage ou traitement phytosanitaire. Les problèmes d’irrigation des greens avec les restrictions d’eau ne se posent pas. C’est écologiquement fantastique. »
Qui dit synthétique, dit économique. Le green étant près de dix fois moins fragile qu’un green naturel, il peut être pratiqué autrement et recevoir davantage de monde que d’autres parcours plus délicats. En conséquence, le golf d’Arnouville est aussi plus accessible. Les tarifs sont donc plus modestes qu’ailleurs. Et, avec des zones ouvertes gratuitement, Ermenouville se donne les moyens de casser l’image élitiste de ce sport.