Les Informations Dieppoises

Une chorégraph­ie pour la mémoire samedi

Bientôt dix ans que le Dieppois Alexandre Duhornay est de toutes les cérémonies pour rendre hommage aux victimes de l’opération Jubilee.

- Pauline Dewez

Si le tout juste majeur Alexandre Duhornay se passionne depuis dix ans pour la période de la Seconde Guerre mondiale, « ce n’est pas par nostalgie, mais bien pour perpétuer la mémoire, pour éviter que cela ne recommence. »

D’un ton calme, il raconte ce qui fut pour lui le « déclic » . « J’avais 8 ans, c’était au moment du 65e anniversai­re du raid. J’ai vu les vétérans et cela m’a beaucoup touché. Depuis, j’y vais tous les ans. C’est à chaque fois la même émotion. »

Alexandre fait aujourd’hui partie du bureau de l’associatio­n dieppoise Je Me Souviens qui met en lumière les liens qui unissent Dieppe et le Canada. C’est le plus jeune des 48 membres.

Reprendre le flambeau

Ce 75e anniversai­re a une saveur particuliè­re pour lui qui vient de fêter ses 18 ans. « Quand j’étais petit, pour moi, ces soldats qui ont perdu la vie, c’était des grands, des adultes. Aujourd’hui, j’ai le même âge que Robert Boulanger, le plus jeune Canadien tué ce jour-là. Forcément, ça me fait quelque chose… »

Ce jeudi 17 août, Alexandre passera un cap dans son engagement pour la mémoire et recevra la Légion royale canadienne. Il se verra remettre un uniforme par une associatio­n canadienne qui soutient les vétérans. « Le but, c’est de les représente­r lors des commémorat­ions et autres événements. J’appréhende un peu, mais je pense que ça leur fera plaisir. » Un moyen de continuer à faire vivre ces vétérans de guerre encore plusieurs dizaines d’années…

Histoire de famille

Bercé par les histoires de son grand-père historien depuis l’en- fance, Alexandre s’intéresse à plusieurs périodes, mais surtout aux deux guerres mondiales. Ce Dieppois, qui étudie l’histoire à l’université, est issu d’une famille marquée par les conflits : « Mon arrière-grand-mère qui habitait dans le Pas-de-Calais cachait des aviateurs britanniqu­es dans son grenier, explique- t- il, un brin d’admiration dans la voix. Il y a une anecdote qu’on m’a souvent racontée : mon arrière-grandpère habitait rue de l’Épée à Dieppe. Un jour, un projectile a atterri dans l’un de ses murs en passant à quelques centi- mètres de sa tête ! »

Dans ses histoires de famille, ce n’est pas leur côté sensationn­el qui touche Alexandre, mais plutôt les indication­s qu’elles donnent sur la vie de ses ancêtres, de tout ce qu’ils ont traversé.

En ce jeudi de vacances d’été, Alexandre repart d’un pas léger vers la salle Ango pour finir de préparer l’exposition organisée par Je Me Souviens sur l’opération Jubilee. Sac sur le dos et coquelicot sur la poitrine, bien décidé à ne jamais oublier.

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Depuis dix ans, Alexandre Duhornay n’a raté aucune commémorat­ion du 19 août.

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