D’un contrat aidé à un poste de directrice
Le gouvernement justifie sa décision de supprimer les emplois aidés par leur coût mais aussi, selon le Premier ministre Edouard Philippe, parce que « c’est une politique publique qui ne produit pas de bons résultats pour le retour à l’emploi » . Pourtant, sur le terrain, la réalité est toute autre.
À l’espace Georges-Thurin à Arques-la-Bataille, la directrice Natacha Desmarets en est le parfait exemple. Il y a 25 ans, c’était elle qui travaillait en contrat aidé au sein de la ludothèque du parc de Neuville. « Je les ai à peu près tous faits : contrat emploi solidarité, contrat retour à l’emploi, contrat de qualif, emploi jeunes. » Des contrats qui lui ont permis « de se [me] raccrocher, d’être formée, d’avoir des gens qui croient en moi… »
Et surtout, à la clé, de décrocher un CDI. Tout d’abord comme coordinatrice au sein d’Oxygène à Neuville et depuis quatre ans et demi, comme directrice de l’Espace GeorgesThurin. Une structure où elle prend à son tour des contrats aidés sous son aile et fait son possible avec l’association pour les transformer en CDI. Actuellement, trois salariés sont dans cette situation.
À la Maison des jeunes, « en dix ans, cinq personnes passées par un contrat aidé ont actuellement un CDI chez nous » , notre Sandrine Henry la directrice. Au sein d’Oxygène à Neuville, « nous avons toujours joué le jeu pour pérenniser les emplois, dès qu’il y en avait la possibilité. Et nous les avons toujours envoyés en formation. Dernièrement, nous avons formé du personnel pour l’accueil, la crèche, l’entretien et le secteur jeunesse » , explique Chrystelle Vereecke, la directrice.
Même s’ils ne débouchent pas directement sur un emploi pérenne dans la structure qui les a accueillis pendant deux ans, le bénéfice est là. « Sur un CV, deux ans d’expérience, ce n’est pas négligeable » , note Milca Durand d’Archipel. Et la structure doit obligatoirement tout au long de cette période leur faire suivre des formations. Des bagages supplémentaires pour accéder à un autre emploi.