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Le maire espère avoir sauvé son école pour de bon

Le 19 juillet, le tribunal a donné raison au maire de Saint-Hellier quant au retrait d’un enseignant pour la classe unique. Alain Lucas souhaite en avoir fini avec ces procédures contre l’Éducation nationale et attend même un poste supplément­aire.

- Anaïs Grammatico

« J’ai dit à l’inspecteur d’académie que mon école ne fermerait pas » , assure le maire de Saint-Hellier, Alain Lucas, au sujet de la suppressio­n du poste d’un enseignant et donc de l’école du village.

L’étonnant courrier de l’inspecteur

Cela fait plusieurs années maintenant que la commune de Saint- Hellier se bat avant chaque rentrée pour conserver un enseignant pour sa classe unique. L’Inspection de l’Éducation nationale a fait savoir qu’elle voulait que les écoliers du village aillent dans les groupement­s scolaires les plus proches.

« Le 21 juin, l’Inspecteur Frédéric Vaas, a envoyé un courrier aux parents, sans m’en avertir, pour leur dire d’inscrire leurs enfants ailleurs car l’école allait fer- mer, s’insurge le maire. Il n’a aucune compétence en ce qui concerne le placement des enfants dans les écoles. C’est au maire d’en décider » .

Nous nous sommes procuré ce courrier. Il présage : « Lorsqu’une commune ne dispose pas des postes d’enseignant­s nécessaire­s à l’accueil des élèves ( ce qui sera le cas pour Saint-Hellier à la rentrée 2017) […]. Il vous est possible d’inscrire votre enfant à proximité » .

Les enfants feront leur rentrée au village

La réaction du maire et des parents d’élèves, rassemblés au sein de l’associatio­n École coeur de nos villages, n’a pas traîné. Ils ont en effet déposé une requête auprès du tribunal administra­tif de Rouen fin juin. Le 19 juillet, le juge a rendu un référé en faveur de la commune, pointant du doigt l’absence de raisons valables de l’Éducation nationale et des irrégulari­tés. « Compte tenu de l’absence de toute précision apportée par l’administra­tion sur les critères l’ayant amenée à prendre la décision de suppressio­n d’un poste d’enseignant alors que les effectifs sont soit stables, soit en voie d’augmentati­on, compte tenu de la création de nouveaux logements […] l’exécution des décisions de l’inspectric­e d’académie sur le retrait d’un emploi de professeur des écoles est suspendue » .

Une quarantain­e d’enfants feront donc leur rentrée des classes au village, avec une semaine de quatre jours. L’État devra verser une somme de 1 000 € à la commune, notamment pour les frais d’avocat, s’élevant à près de 1 500 €.

« 2016 a été une année record, avec 10 naissances » , se félicite Alain Lucas, qui voit de futurs élèves. « J’espère que je n’aurai pas à refaire ce genre de démarches tous les ans » , conclut-il en refermant le classeur plein à craquer, où il range tous les documents relatifs à son combat pour conserver l’école du village.

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Les parents d’élèves et le maire de Saint-Hellier ont réussi à obtenir du tribunal l’envoi d’un enseignant pour la rentrée (photo d’archives).

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