« Il faut savoir montrer patte blanche »
« L’immigration est durement contrôlée, relève-t-il. Je dois renouveler mon visa tous les deux ans » . Au Vietnam, la société a la priorité sur l’individu. Des progrès sont demandés par la communauté internationale en matière du respect des droits de l’homme. Avec un lourd passé de pays colonisé, le gouvernement se méfie de la place prise par les étrangers dans la société. « Ici, il faut montrer patte blanche, être ancré dans la vie locale, c’est très important » , dit Benoît Perdu. La confiance des Vietnamiens doit donc être gagnée avant d’envisager le développement d’une quelconque activité. Un petit monde où chacun se connaît, où tout se sait. « Finalement, nous ne sommes qu’un petit maillon d’une grande chaîne » , remarque le Normand. Benoît a tout de même réussi à rendre son activité pérenne en s’appuyant sur une forte et importante solidarité familiale. Une donnée culturelle qui lui plaît. « Ici, on croise ses voisins tous les jours, explique-t-il. Je trouve qu’en France, les gens ont oublié ce qu’est une vraie vie de famille » . Dans son logement, il a parfois vécu avec une trentaine de personnes. Actuellement, ses beaux-parents habitent juste en dessous de chez lui. « Les relations sont très humaines, une personne n’est pas identifiée par le métier qu’elle exerce mais par son comportement avec les autres, indique l’entrepreneur. Si vous respectez les Vietnamiens, il est possible de monter des choses avec eux. Cela demande une petite adaptation… Et grâce aux compétences des uns et des autres, le panel de possibilités est énorme. »