Les agents hospitaliers en colère appellent à la grève
Les agents hospitaliers de Dieppe vont manifester mardi 12 septembre. Ils dénoncent des mesures prises par la direction qui désorganisent fortement les services et leur font perdre du pouvoir d’achat. Explications.
« Les agents sont en colère, très en colère » préviennent les représentants de la CGT et de FO à l’hôpital. Une fois n’est pas coutume, les deux syndicats ont tenu une conférence de presse commune, mardi 5 septembre, pour dénoncer les conditions de travail qui « se sont fortement dégradées en quelques mois » souligne Bruno Ricque, secrétaire général de la CGT.
Pour faire des économies, la direction aurait décidé selon les représentants syndicaux de prendre des mesures qui « désorganisent fortement les services » explique son homologue Christian Prieux de FO.
La goutte de trop
L’une de ces premières mesures concerne le report des montées en grade des agents des services hospitaliers qui ont habituellement lieu le 1er janvier. Un report qui « a eu des répercussions sur les fiches de paie. Sans compter que l’on ne sait pas si ces promotions qui existent depuis plus de 30 ans seront maintenues » confient les deux syndicalistes.
Ce report a eu des répercussions sur les effectifs également. Christian Prieux explique : « Lorsqu’il manque du per- sonnel, l’hôpital rappelle des agents sur leur temps de repos et même sur leurs congés payés. Jusqu’à présent, les agents acceptaient de revenir bien qu’ils ne soient plus payés en heures supplémentaires » . Mais ce gel des promotions, c’est la goutte de trop : « Désormais, les agents ne répondent plus quand l’hôpital a besoin d’eux » ajoute Bruno Ricque. La direction aurait par ailleurs décidé de ne plus accorder les temps partiels pour convenance personnelle. Depuis 1982, l’hôpital permettait à ses salariés de travailler à 80 ou 90 % payés 86 et 92 %. « Ces temps partiels s’adressaient surtout aux mamans pour qu’elles puissent organiser leur vie de famille et notamment la garde des enfants puisqu’elles sont amenées à travailler les weekends ou à finir tard le soir » expliquent les syndicalistes.
200 à 250 salariés concernés
Quelque 200 à 250 salariés bénéficient à ce jour de ces temps partiels. Désormais, la direction leur proposerait de travailler à plein-temps ou de passer à 75 %, « avec une perte de salaire de 200 € voire plus tous les mois. Quel salarié peut se permettre de perdre autant sur sa fiche de paie ? » interroge Graziella Vallois qui fait partie des agents concernés par cette mesure. Enfin, les organisations syndicales dénoncent une décision qu’ils jugent insupportable : « Pour ne pas avoir à payer les aides de retour à l’emploi, l’hôpital se sépare de ses CDD au bout de trois semaines. Avec pour conséquence des plannings impossibles à gérer et des services totalement désorganisés. Nous n’avions jamais connu ça avant, la situation est catastrophique » martèle Bruno Ricque.
« L’hôpital est asphyxié financièrement, on le sait. Mais là, il veut faire des économies sur le dos des personnels en prenant sur leur salaire mais nous ne laisserons pas faire » préviennent les deux organisations syndicales qui ont décidé de participer au mouvement de grève nationale prévu mardi 12 septembre. Les hospitaliers se retrouveront à 9 h 45 devant les bureaux de la direction pour faire part de leur mécontentement.