Laurent Bryeux dévoile sa collection d’outils anciens
Passion, quand tu nous tiens ! Celle qui habite Laurent Bryeux est quelque peu encombrante… Cet habitant de La Chapelle-du-Bourgay collectionne en effet les outils aratoires et machines agricoles anciennes.
Laurent Bryeux est féru de sport. Ce Capellais qui travaille chez Socopal est en effet commissaire de rallye auto poursuite sur terre et dirigeant du club de foot de Tourville-sur-Arques. Sa fille Léa, 17 ans, est vice-championne de France de gym acrobatique avec le club de Dieppe et son fils Théo, 12 ans, entre le mois prochain à l’école de foot de Saint-Valery-en-Caux.
Une passion envahissante
Toutefois, en passant devant son habitation, aucun doute possible quant à la passion qui l’anime. Laurent Bryeux aime les engins et outils anciens. Chez lui, il y en a partout : devant et sur le pignon de la maison, sous un auvent et même sur la pelouse !
« Il y a une dizaine d’années, mon beau- père m’a offert une charrue monosoc Melotte autrefois tractée par les chevaux : ma collection est partie de là » , raconte Laurent Bryeux. Une passion que ce fils d’agriculteur a toujours en lui et qu’il entretient régulièrement en parcourant les rassemblements de vieilles mécaniques, comme celui de La Chaussée, dimanche 27 août dernier.
Les vacances sont pour lui et sa famille l’occasion de découvrir d’autres rassemblements. « Près de Chalons-en-Champagne, il y en a un très grand, avec démonstration de métiers anciens, explique-t-il. C’est superbe et passionnant ! Près de Bayeux, il existe un grand terrain où sont exposés énormément d’objets, d’outils et matériels anciens. Certains ne sont pas vendus très cher. » Mais ils sont encombrants et difficiles à ramener dans une voiture où sacs et valises prennent déjà beaucoup de place…
De toute façon Laurent Bryeux ne pourrait pas acheter tous les objets qui lui font envie : « Je n’en ai pas les moyens ! » avoue-t-il. Il saisit les opportunités quand les prix sont raisonnables.
Généreux donateurs
Et la plupart du temps, ce sont des personnes qui les lui donnent. « Daniel Boinet, le président des Vieilles Mécaniques de La Chaussée, m’a offert un tarare qui appartenait à son père » , poursuit le collectionneur. Un jour, Laurent Bryeux a même trouvé une écrémeuse devant sa porte. Une autre fois, c’est un touriste venu de la région de Bordeaux qui lui a offert une charrue et un canadien, des engins utilisés dans les vignes bordelaises.
Beaucoup de gens s’arrêtent devant sa maison. Des organisateurs de rallye touristiques l’intègrent même dans leur parcours, en profitant pour poser aux participants des questions sur l’histoire et l’utilisation des outils exposés. Récemment, un touriste de Saint-Lô a remarqué le tarare : « Il a été fabriqué dans l’usine où travaillait son arrière-grand-père » raconte Laurent Bryeux. Les passants sont intéressés par l’usage des appareils, leur fonctionnement et leur utilisation : « Ils ont la nostalgie du passé, sans doute parce qu’ils ont eu dans leur famille des ancêtres agriculteurs ! » souligne le collectionneur.
Laurent Bryeux possède aujourd’hui une vingtaine de belles pièces, semoir à betteraves de 1860, faucheuse, faneuse, charrette, coupe-racines, bineuse, râtelle à foin, aplatisseur à grains, planteuse à pommes de terre, écrémeuse, charrues, comme celle de marque Massey Ferguson à retournement mécanique qui a appartenu à son père. Il estime que la plus ancienne de ses pièces « est une débardeuse à bois tirée par quatre chevaux qui vient de Torcy-le-Grand. » Pour l’heure, le collectionneur est à la recherche d’un semoir à grains et d’un tracteur ancien.
Laurent Bryeux remet tous ces appareils en état, les ponce, les repeint et remplace les pièces abîmées. Il a par exemple sablé la cuve en acier inoxydable de son écrémeuse avant de la repeindre et de la placer sur sa pelouse. À côté des engins agricoles se trouvent aussi une centaine d’outils aratoires pour le jardin ainsi que des objets divers : vêleuse, colliers, harnais, scies, serpes, brocs à lait, pince à chardons…
Un petit musée
« Si je collectionne, ce n’est pour moi mais aussi pour la commune, assure- t- il. Ma femme Florence, qui travaille chez Polymétal à Saint-Hellier, est conseillère municipale à La-Chapelle- du- Bourgay. » Une épouse solidaire mais qui souhaite que tous ces objets n’empiètent pas trop sur le jardin et l’espace réservé aux volailles.
« Quand la collection sera complétée, j’aimerais ouvrir un petit musée pour les enfants, afin de leur montrer comment nos aïeux cultivaient la terre » , confie le collectionneur qui, à 51 ans, pense aussi à son emploi du temps lorsqu’il sera retraité : « J’aimerais aménager un gîte dans une partie des bâtiments proches de la maison : les locataires pourraient profiter de la collection ! »