Les Informations Dieppoises

Nourry s’inspire de la réalité pour raconter des histoires

« Il est passé par ici, il repassera par là, le Nourry du bois joli » chante-t-il de lui-même. Tel est le peintre sottevilla­is Dominique Augustin Nourry, figure incontourn­able du pays de Caux dont les tableaux réalistes sont autant de symboles.

-

Le Café des tribunaux à Dieppe, c’est un peu comme le Panthéon à Paris : un symbole. La baigneuse qui remonte une plage de galets en se faisant mal aux pieds en est un autre. Le symbole, c’est précisémen­t ce que Dominique Nourry cherche à « exprimer », ditil. Pour cette raison, il ajoute : « Mes tableaux n’ont pas besoin de légende. »

Rien de solennel ou de pompeux, rien d’édifiant ni de spectacula­ire dans sa peinture. Elle ne croise pas les bras en vous regardant de haut. L’échelle, les proportion­s sont humaines et les portes grandes ouvertes comme l’ atelier-galerie de l’artiste à Saint-Valery-en-Caux, et comme l’artiste lui-même. Les choses peintes sont regardées en face, simplement.

Ainsi peint- il les falaises comme les vaches ou les poules et passe- t- il du coq à l’âne sans trembler. Il n’y a pas de petits ou grands sujets. « Braque avait son symbole : les oi- seaux, dit-il. réalité. » Le mien, c’est la

Une école à Tournai

Pour lui, la peinture est une « excitation, une possession » . Il commence à commercial­iser ses toiles en 1997. À l’époque, il vient régulièrem­ent dans sa maison secondaire, à Sotteville-surMer. Il exerce dans un cabinet d’architecte, à Paris, en tant que partenaire. « Je venais dans le pays de Caux, le temps d’un week-end ! » , souligne l’artistepei­ntre. Et puis des problèmes de santé l’ont obligé à prendre la tangente. Son dos ne tient plus, il se penche encore plus dans la peinture avant d’y plonger totalement.

Né en 1942 à Alger, il débarque en France à l’âge de 2 ans. Son père est officier de marine pendant la guerre. Dans son parcours scolaire, il se dirige vers les activités artistique­s en entrant aux Beaux-Arts à Tournai, en Belgique. Pour sa peinture, il s’inspire de la réalité. Ce qui est devenu dans la langue courante presque systématiq­uement péjoratif : le quotidien, la vie de tous les jours, l’ordinaire, ne le décourage pas. Un bon- heur qu’il glisse dans chacune de ses toiles en faisant dit-il « des peintures soulageant­es » ou encore en peignant « des scènes sincères et plaisantes » .

Un homme à fables

Ce bonheur simple, il passe dans des histoires ou des anecdotes. « Anecdote » le mot est employé sciemment par le peintre. Histoires courtes et légères, futiles peut-être, inapparent­es au premier regard, au regard trop familier. Ses histoires sont souvent drôles, amusantes, curieuses. Ainsi Nourry, qui est aussi connu pour ses animaux, son bestiaire, est comme La Fontaine un homme à fables. « La peinture doit raconter une histoire, dit-il, sinon elle ennuie le mur. »

Tout un concept pour le peintre à qui « les portes s’ouvrent facilement » , dit-il. Après une belle saison d’exposition à l’Espace de la mer, à Pourville, il y raccrocher­a ses toiles à Pâques et au mois d’août l’année prochaine. Pour l’heure, il réfléchit à une manière de se renouveler. « Dans le coin, tout le monde a du Nourry chez lui » , notet-il. À 75 ans, l’artiste peintre se sent toujours aussi jeune, souvent entouré de sa famille dont ses trois petits-enfants.

 ??  ?? Nourry s’inspire de la réalité et du quotidien pour ses toiles qui racontent une histoire.
Nourry s’inspire de la réalité et du quotidien pour ses toiles qui racontent une histoire.

Newspapers in French

Newspapers from France