Les Informations Dieppoises

Le plein de découverte­s

De nombreuses animations étaient proposées pour ce week-end à l’occasion des Journées du patrimoine sur le territoire. Zoom sur le groupe scolaire Richard-Simon/Blainville, à Dieppe : un édifice construit en 1910 par l’architecte François Le coeur.

- Camille Larher

L’école primaire Richard-Simon se situe au coeur du centrevill­e de Dieppe. Dans un quartier aujourd’hui résidentie­l. Pour la première fois, une visite guidée est consacrée à l’édifice qui a été construit à la Belle époque, en 1910 par un architecte parisien, François Le coeur. « Pour cette ouverture exceptionn­elle, la mairie a donné son accord » , souligne Viviane Manase, chercheur au service de l’Inventaire général du patrimoine culturel, à Caen. Elle a déjà travaillé sur de nombreux monuments et sur l’architectu­re dieppoise.

La constructi­on de cette école a été décidée dans un contexte de normalisat­ion de l’apprentiss­age. Le bien-être des enfants est pris en compte dans cette nouvelle architectu­re basée sur la théorie hygiéniste : de grandes ouvertures, escaliers larges, préau couvert, cour, marches plus petites adaptées aux tout-petits, multiplica­tion des points d’eau. « Il s’agit d’être fonctionne­l, ajoute Viviane Manase. On apprend la propreté aux enfants ». Le directeur avait éga- lement un logement à l’intérieur du bâtiment.

En 1910, le quartier est en pleine restructur­ation et la Ville réalise une expropriat­ion pour construire l’école. Un concours est ouvert pour désigner l’architecte en charge des travaux. François Le coeur est connu pour être un spécialist­e du béton armé. Il décide de construire le bâtiment de l’école Blainville au milieu de la cour pour protéger les enfants du fréquent vent de Nord-Ouest. Cette école était destinée aux garçons tandis que les filles se rendaient rue NotreDame, à l’école Fénelon.

« À l’époque, on donnait à ces lieux des noms de personnali­tés locales : Richard Simon est un prêtre, traducteur de la Bible ; Blainville est un botaniste né à Arques-laBataille » , explique-t-elle. Pour cette visite, le chercheur a affiché des documents dont l’un représente le mobilier de l’époque. « Avant 1870, rien n’était adapté pour les enfants, il y avait des problèmes de scoliose, de myopie… » Avec la constructi­on de cette école, les mentalités changent.

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