Les Informations Dieppoises

Rébellion généralisé­e et des condamnati­ons pour tous

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À Dieppe, le barbecue avait duré très longtemps et des voisins, excédés, avaient appelé la police qui a débarqué vers 6 h et demie le matin du 28 mai dernier.

À la vue des policiers, la bande de copains se fige. L’un d’eux « jette dans l’herbe deux sachets de résine de cannabis » rappelle la présidente du tribunal, vendredi 13 octobre. Les policiers l’interpelle­nt, lui passent les menottes et veulent le conduire au poste, mais en sont empêchés par ses amis qui les encerclent, tirent en arrière leur copain qui se débat…

Alcoolisés, énervés, ils bousculent les policiers, font de l’intimidati­on, en tutoient un… Pour éviter que l’affaire ne s’enve- nime, les forces de l’ordre décident de lâcher du lest, retirent les menottes et s’en vont… Bien entendu, l’affaire n’en reste pas là. Ils seront entendus plus tard.

Âgés de 19 à 23 ans, ces cinq amis se serrent les coudes et à l’audience ont une seule explicatio­n : « On s’est opposé car on ne comprenait pas pourquoi l’un de nous était interpellé » . Le premier de la bande qui est interrogé sur leur rébellion, au nom des autres, dit : « Je ne savais pas que c’était un délit. »

La présidente lui rappelle un principe de base : « Si les citoyens se comportaie­nt ainsi il n’y aurait plus de loi. Vous n’avez pas à vous opposer… On s’explique. Nous sommes dans un État de droit. On n’a pas besoin de vous pour savoir si une interpella­tion est légitime. »

Casier judiciaire chargé

L’un des prévenus, 23 ans, bien qu’identifié par les policiers, nie avoir été en possession de cannabis : « Ce n’était pas à moi » . Comment le croire, son casier judiciaire prouve qu’il est loin d’être un ange. Déjà 11 condamnati­ons et deux séjours en détention. « Vous n’avez que 23 ans, comment voyezvous votre avenir, en prison ? » interroge la présidente qui lui demande s’il a un travail. « Non » . Une qualificat­ion ? « Aucune » .

Le ministère public se montre sévère. S’adressant à la présidente : « Lorsque vous avez demandé s’ils avaient des regrets, pas un n’a ouvert la bouche » . L’avocat de la défense dira pourquoi son client détenteur de cannabis n’en a pas exprimé. « Il est tétanisé, il ne veut pas aller en prison. »

Deux prévenus n’étant plus accessible­s au sursis ont été condamnés à six mois de prison ferme. Les trois autres écopent de deux mois de prison avec sursis. La présidente rappelle que pour obtenir un aménagemen­t de peine, il fallait apporter des justificat­ifs d’insertion : travail, formation, etc.

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