Il rembourse la SNCF mais est quand même condamné

La SNCF a tellement entendu la chanson « je m’engage à régler ma dette » qu’elle n’a sans doute pas cru que cet homme de 34 ans allait vraiment le faire… Entre octobre 2015 et février 2016, il avait été contrôlé une vingtaine de fois sans billet sur la ligne Dieppe-Rouen.

Entendu le 14 juin 2017, il a fait l’objet d’une mesure alternative : pas de poursuite s’il respecte l’échéancier… Mais le 19 juin, la SNCF déclare qu’il ne respecte pas ses engagements et porte plainte, « alors que la première échéance n’était même pas arrivée, puisqu’elle était au 10 juillet » proteste Me Dorange qui représente le prévenu.

L’avocate de la défense demande au tribunal de tenir compte de la situation, du fait que son client a déjà remboursé 800 € sur les 1 600 €, de sorte qu’il aura terminé de rembourser avant même la dernière date de l’échéancier prévu. Elle demande une dispense de peine ou un ajournement.

Pour aller voir son bébé

Son client assure des intérims, il a des revenus certes variables mais constants ce qui permet à la reine du rail d’être rassurée sur l’avenir de sa créance.

Pourquoi se rendait- il si souvent à Rouen ? Pas pour le plaisir de frauder, mais pour aller embrasser son fils âgé de 10 mois placé en pouponnière. « S’il n’était pas allé le voir, l’enfant serait aujourd’hui encore placé ! » souligne son avocate

Le ministère public qui s’en est tenu qu’aux faits tels que la SNCF les a présentés et qui a tenu compte d’un casier judiciaire très chargé, a requis quatre mois de prison avec sursis. La présidente ne l’a pas suivi sur ce terrain mais a néanmoins condamné le prévenu à une amende ferme de 200 €, l’équivalent d’une mensualité de remboursement, sans sursis.

Il faut savoir qu’un aller Dieppe-Rouen coûte 12,20 €, soit une dette de 224 €, les pénalités en plus, cela monte à 80 €.