Les débuts de l’instruction publique à Dieppe
Ce matin-là, les citoyennes Clémence Fromentin et Clémence Lombard ont pris leur courage à deux mains et leur plus belle plume pour exprimer leurs revendications. Nous sommes le 13 thermidor de l’an IV c’est-à-dire le 31 juillet 1796. Les deux jeunes femmes ont été recrutées par le jury d’instruction rattaché à l’administration on révo révolutionnaire du district de Dieppe, pour éduquer les filles.
L’écriture est belle : « Les citoyennes soussignées ées chargées du remplaacement des ci-devant t soeurs d’Ernemont ont l’honneur de représenter que dévouées à l’instruction des jeunes filles, le traitement à elles accordé de 266 livres est insuffisant pour leur nécessaire surtout à un n moment où les denrées es de première nécessité té sont à un prix extrême. e. »
Voilà qui est clairement ment dit. Afin de mettre les choses au point, nos deux institutrices itutrices poursuivent en précisant que « leur espérance fut nourrie par les promesses des administrateurs » . Autrement dit, on leur a fait miroiter un salaire décent mais cela n’a pas été suivi d’effets. Elles réclament donc « un traitement proportionné à leurs peines comme aux besoins les plus urgents de la vie. »
L’histoire ne dit pas si elles ont obtenu gain de cause. On sait en revanche qu’une semaine plus tôt, le 4 thermi thermi- dor de l’an IV, les administrateurs de la ville avaient fait l’inventaire des logements de fonction réservés aux instituteurs de la République qui se déclinait ainsi : au presbytère de Saint-Rémy : un rez-de-chaussée avec jardin et deux étages et un pavillon pouvant contenir deux instituteurs, au presbytère de Saint-Jacques : deux petits pavillons avec un jardin doté d d’une fontaine, puis, une maison située hors la porte de la Barre avec six chambres, et e enfin la maison des dames d’ d’Ernemont avec un rez-dec chaussée et « trous locaux fort sombres » , une cour avec fontaine et trois beaux appartements à l’étage. Cette année-là, l’État n’assume plus sa politique d’instruction publique. Désormais, le traitement des instituteurs recrutés à la hâte, est porté à la disc crétion des municipalités. D Dans les faits la situation qui est réservée aux enseignants est t tellement misérable qu’il est m malaisé de trouver des institute tituteurs publics. Une situation qui se prolongera bien après la Révolution.