Il sort un pistolet pour défendre ARQUES. son amie aux prises avec son ex
Le 13 juin 2014, une bagarre a éclaté dans la rue à Arques-la-Bataille entre le nouveau et l’ancien compagnon d’une jeune femme. Le premier a utilisé un pistolet à balles à blanc durant le différend.
Difficile au premier abord de faire toute la lumière sur cette rixe qui s’est déroulée le 13 juin 2014 à Arques-la-Bataille. À la barre du tribunal de Dieppe ce vendredi 3 novembre, d’un côté une jeune femme et son nouveau compagnon, de l’autre côté son ex. Et au final : deux versions des faits.
Tout débute visiblement par une incompréhension. La jeune femme, qui explique aux enquêteurs avoir été victime de violences conjugales, quitte son compagnon dans la région rouennaise pour s’installer chez les parents de son nouvel ami, à Arques.
Mais l’amoureux éconduit explique pour sa part ne pas avoir compris cela : il pensait faire un break avec celle-ci, pour se donner le temps de réfléchir sur l’avenir de leur couple.
Harcèlement et menaces
Quand il comprend que tout est fini, il commence à relancer régulièrement la jeune femme par message ; il la harcèle, ex- pliquent les parents de son nouvel ami. D’après sa belle-mère, appelée comme témoin à la barre, la compagne de son fils est terrorisée par des menaces.
Ce 13 juin 2014, elle rentre de son travail à Arques-la-Bataille, lorsque son ex débarque avec une de ses amies. Il l’entraîne de force dans la rue. À la barre, il explique qu’il venait seulement la voir pour récupérer ses affaires. Et il lui aurait parlé tranquillement.
Versions divergentes
Mais des témoignages de voisines ayant assisté derrière leurs fenêtres à la scène, parlent d’un homme vociférant sur la jeune femme. Celle-ci explique avoir reçu une gifle. Gifle que ce dernier ne conteste pas, mais il explique lui avoir donné après la rixe qui va débuter avec le nouvel ami de son ex, et non avant comme elle le dit.
En effet, celui-ci est dans la maison. Il aperçoit sa compagne en prise avec celui qui la terrorise. Il attrape un pistolet à balles à blanc et sort. Là encore, les versions divergent. Lui explique qu’en voyant son amie se faire gifler, il est arrivé pour l’aider mais aurait aussitôt été roué de coups par le solide gaillard qui lui faisait face. « J’ai alors tiré avec le pistolet pour vider le chargeur, pour qu’il ne le récupère pas pour s’en servir contre moi » , raconte-t-il.
Mais de son côté, l’ex tente de se dédouaner et explique qu’il n’a pas roué de coups son adversaire et que celui-ci lui a tiré dessus. Preuve d’après lui : les traces de poudre retrouvées sur lui après la rixe. Il a également été victime d’acouphènes. Il explique avoir fait un malaise.
« Riposte disproportionnée »
La jeune femme raconte qu’il a réussi à récupérer l’arme. Et que lorsqu’il s’est réfugié dans une voiture alors que les policiers étaient appelés, elle a essayé de la reprendre, déchirant sa chemise au passage. Si l’ex a été blessé, le couple produit lui aussi des certificats médicaux attestant de traces de coups.
La procureure fait le point entre les différentes versions. Pour elle, ce qui est clair, c’est que l’ex est venu s’expliquer avec celle qu’il pensait être sa petite amie, qu’il y a bien eu une bagarre. Que l’ex reconnaît une gifle sur la jeune femme et en parallèle le nouvel ami reconnaît avoir tiré.
Elle note d’ailleurs que « la riposte n’était pas proportionnée » . Elle réclame six mois de prison avec sursis pour le nouveau compagnon et quatre mois avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de 24 mois pour l’ex.
Les deux avocats plaident la relaxe
Les avocats des deux hommes plaident la relaxe. Me Dirasse pour l’ancien petit ami explique que son client « n’a donné une gifle que dans un contexte de riposte » , alors qu’il venait de subir des violences avec arme. Me Dakin, pour le nouveau petit ami, invoque la légitime défense.
Finalement le tribunal les a condamnés tous les deux : l’ex à trois mois avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de 18 mois avec interdiction d’entrer en contact et de paraître au domicile du nouveau couple ; le nouvel ami à quatre mois de prison avec sursis et l’interdiction de détenir une arme durant deux ans.
Les deux hommes ont dix jours pour faire appel.