Michael : profession bûcheron
Tout au long de l’année, Michael Sélecque abat des arbres, débite des troncs, fend des morceaux de bois dans la forêt d’Arques. Ses 2 000 stères de bois annuels sont ensuite livrés chez ses clients, des particuliers de la région dieppoise.
La forêt domaniale d’Arques n’a presque plus de secret pour Michael Sélecque, un habitant de Saint- Nicolas- d’Aliermont. Et pour cause : il y exerce son activité de bûcheronnage au quotidien.
« C’est mon père qui a créé ici l’entreprise, il y a tout juste 30 ans, explique-t-il. Il m’emmenait souvent avec lui, c’est un milieu qui me plaisait bien. J’ai alors choisi de poursuivre mes études à l’école forestière de Mesnières-en-Bray » . Avec un CAP de bûcheronnage, un autre de sylviculture et un BEP de travaux forestiers en poche, il a rejoint alors son père Alexandre aujourd’hui retraité.
Au grand air, souvent seul, il va ici et là dans la forêt pour abattre des arbres, débiter les troncs et produire ainsi quelque 2 000 stères de bois par an. « J’achète les coupes de bois à l’ONF, l’Office national des forêts, qui, deux fois par an, organise des ventes aux plus offrants. J’en ai acquis 1 600 stères de cette façon il y a quelques semaines, et j’en ai acheté 400 stères de gré à gré » .
En aparté, Michael Sélecque confie que les petits exploitants comme lui rencontrent de plus en plus de difficultés en approvisionnement face aux industriels de la transformation. Néanmoins, les quantités qu’il obtient lui permettent de satisfaire sa clientèle, des particuliers qu’il livre au plus loin à une vingtaine de kilomètres autour d’Arquesla-Bataille.
Du matériel performant
« Il y a de la demande, j’ai de plus en plus de clients pour le même volume de bois, observe Michael Sélecque. Cela s’explique par la douceur des hivers, mais aussi par la bonne performance des poêles et les travaux d’isolation qui sont réalisés dans les maisons » . Une grande quantité de hêtre, du charme et du chêne sont les essences travaillées et proposées à la clientèle au prix de 57 € le stère.
Son métier, Michael Sélecque l’aime, c’est indéniable. Il le fait vraisemblablement plus par passion que par profit. « Je suis déjà allé travailler dans une usine, je n’y suis resté que deux semaines, ça ne me plaisait vraiment pas, confesse-t-il. Mon métier de bûcheron ne me rapporte pas des mille et des cents, j’y passe beaucoup de temps, mais j’aime ce que je fais » . Loin de l’image d’Épinal, Michael Sélecque a fait le choix d’investir dans du matériel performant pour gagner du temps et préserver sa santé. Tracteurs, remorques équipées d’une grue, treuil télécommandé viennent compléter le combiné multifonctions. Ce dernier coupe, fend, cube et charge le bois de façon automatisée.
Au détour d’une balade ou d’un footing, on peut croiser Mickael Sélecque à l’oeuvre dans la forêt, il y est de 7 h à 18 h, et parfois même le samedi « sauf en août, je prends mon mois de vacances pour profiter de ma famille » .
Ses deux fils l’accompagnent de temps en temps mais Michael Sélecque ne les incitera pas à faire le même métier que lui ; « D’une part, l’approvisionnement est de plus en plus difficile et d’autre part c’est un métier où l’on passe beaucoup d’heures pour finalement gagner peu. »