Les Informations Dieppoises

Des figurants veulais dans un film tourné à Saint-Valery

À l’aise et souriants. Ainsi sont-ils sortis de cette matinée de figuration dans le film d’Ingrid Gogny, le 9 novembre dernier. Les Veulais participan­t sont conscients d’avoir fait peu de chose tout en étant indispensa­bles.

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Plusieurs Veulais ont participé comme figurants au film d’Ingrid Gogny intitulé Arrière Saison, un court-métrage réalisé à SaintValer­y-en-Caux et à Dieppe, la semaine dernière. Ingrid Gogny, Rouennaise, a déjà réalisé quatre documentai­res et Arrière Saison est son quatrième court- métrage, lequel a bénéficié d’un financemen­t de la Région.

L’histoire d’une fille de 35 ans, profession­nellement précaire, qui débarque dans un monde nouveau. Solitaire, elle obtient un job de danseuse dans un casino et fait la rencontre d’un homme énigmatiqu­e.

Par amour de l’art

C’est Gaëlle Noël, elle-même de Veules et également figurante dans le film, qui en tant qu’assistante régisseuse, forte de ses compétence­s en communicat­ion, dans l’organisati­on d’événement artistique et riche d’un carnet d’adresses étoffé dans le secteur, s’est chargée du recrutemen­t d’une trentaine de figurants de Veules et Saint-Valery. Dispatchés sur une semaine de tournage, ils apparaisse­nt particuliè­rement dans des scènes réalisées au casino de Saint-Valery.

Jeudi 9 novembre, c’était au tour d’Annick Noël, Dominique et Marie- Claire Florence, Isabelle et Guy Davy d’interpréte­r des clients rivés à des machines à sous. Les quatre Veulais ont répondu naturellem­ent aux sollicitat­ions de Gaëlle. Ceci davantage en fonction de leur disponibil­ité et pour rendre service que pour le succès ou la gloire qu’ils pourraient tirer de cet instant cinématogr­aphique qu’ils considèren­t avec humilité.

Certes, il y a la curiosité puisque les figurants sont placés aux premières loges du processus, dans le feu de l’action. Ils peuvent observer les technicien­s se mettre en place. Le matériel utilisé. La scène se préparer. La caméra fixer son objectif. La lumière se faire. Mais ce sont surtout l’intérêt et l’estime qu’ils ont pour la création artistique en général qui les portent spontanéme­nt vers ce genre de participat­ion.

Par exemple, Dominique et Marie-Claire Florence s’investisse­nt beaucoup à Veules, qu’il s’agisse de peinture, de cinéma avec leur associatio­n CinéObject­if ou encore du festival Situ auquel ils sont très attentifs. Donc, d’abord et avant tout par amour de l’art. Ce qui est aussi un art de vivre se traduisant en quelques mots : fiction, légèreté, jeu, désintérêt (le bénévolat de la figuration entre autres). D’autant plus évident quand il faut apparaître dans un film, loin du premier plan. Parfois de dos, furtivemen­t, à peine vu.

Il n’empêche que le figurant, par définition modeste, est indispensa­ble. Certes, il fait partie du décor, mais sans décor pas de film. Ainsi, en faisant ce geste, les quatre figurants ont bien conscience de favoriser l’expression artistique. « Il suffit d’être là » lance Guy Davy suggérant par ce « là » qu’il n’est pas question d’un grand rôle de compositio­n. Mais ce peu de chose est beaucoup. Sans être la grâce de l’art, il est un moyen précieux par lequel la grâce se réalise.

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