Des séances de piscine pour handicapés
Depuis 2012, l’association D’un corps à l’autre 76 propose des séances de baignade en piscine pour les adolescents et adultes en situation de handicap.
Ces jeunes adultes attendent ce rendez-vous avec impatience. Trois samedis par mois, ils se rendent à la piscine De Coubertin à Neuville-lès-Dieppe pour pouvoir bénéficier d’un cours individualisé avec un encadrant formé. Du « un pour un » qui a toute son importance pour ces sportifs un « peu particuliers ». En situation de handicap, ils apprennent surtout à se détendre dans un milieu qui leur est favorable : l’eau.
« Mon fils est autiste, il est donc fortement sollicité par ce qui l’entoure et très sensible, souligne Annie Westrelin, la secrétaire de l’association D’un corps à l’autre. Mais dans l’eau, par exemple, son odorant et son ouïe travaillent moins. C’est apaisant pour lui ! » .
Certains peuvent même s’essayer à la plongée sous marine, avec bouteilles, une fois par semaine. « Nous avons beaucoup de jeunes » , note Annie qui en profite pour faire également quelques longueurs. Cette année, ils sont 12 dont huit adultes et quatre adolescents. Plus de la moitié vient de Dieppe et de l’agglomération. Deux familles font le voyage depuis Rouen. « Nous sommes les seuls sur le département à proposer ces séances individualisées en piscine » , ajoute-t-elle. Le plus difficile a été de trouver des encadrants formés au sport adapté. Ce sont des éducateurs spécialisés de la FFSA (fédération française de sport adapté) mais aussi des stagiaires en cours de formation gérés par le GESAHN (groupement employeurs sport adapté Haute-Normandie).
Plus d’indépendance
La section seinomarine a été créée en 2012. « À l’origine, nous dépendions de Paris et toutes les décisions étaient prises là-bas, explique Annie Westrelin. Alors, nous avons décidé de voler de nos propres ailes, d’être indépendants » . L’association dispose d’un partenariat noué entre la FFSA et la Matmut. Les familles adhérentes n’ont plus qu’à payer une cotisation annuelle. La mairie de Dieppe leur a laissé un créneau pour que l’association puisse bénéficier du bassin en début d’après-midi. « L’année dernière, nous avions une ligne d’eau sur le temps dédié au public, reprend-elle. Ce qui permettait d’y inclure un aspect insertion » .
Chaque participant a trente minutes de séance accompagnée avec un projet personnalisé, adapté et évolutif. Il est établi en lien avec les familles allant de la découverte du milieu aquatique à l’apprentissage et l’acquisition de la natation. « Mon fils aime beaucoup l’eau, confie Olivier Houalla, le papa de Raphaël, âgé de 21 ans, et aussi président de l’association. Le milieu aquatique est rassurant pour lui. Il se sent à l’aise » .
Depuis cinq ans, il attend sa séance avec impatience. « Tous sont dans ce cas-là ! » , sourit-il en regardant son fils s’épanouir dans l’eau.