Les Informations Dieppoises

De la pédagogie très active

Le centre de formation du Greta de Dieppe dispose d’une EEP, une entreprise d’entraîneme­nt pédagogiqu­e, un outil qui permet de former et remettre à niveau au sein d’une société fictive des personnes vouées à travailler dans le secteur tertiaire.

- A. B.

Une quinzaine de personnes, toutes des stagiaires âgées de 27 à 60 ans, se rendent au quotidien à l’EEP, l’entreprise d’entraîneme­nt pédagogiqu­e que le centre de formation du Greta a mis en place à Dieppe en 2009. Les stagiaires qui sont diplômés du BEP au Bac +2 viennent de divers horizons pour se former et se remettre à niveau dans différents types de métiers du tertiaire pendant sept mois maximum.

Des cours théoriques

Cette entreprise d’entraîneme­nt pédagogiqu­e s’appelle eCaux Lin. Elle est purement fictive : ni argent, ni marchandis­es ne circulent au sein de cette entreprise qui, selon le scénario, achète et vend des produits en lin en France et à l’internatio­nal.

En revanche, les services fonctionne­nt normalemen­t avec des missions bien caractéris­ées : accueil, ressources humaines, comptabili­té, communicat­ion, gestion des achats et vente, etc. Il existe 5 000 EEP dans le monde, bon nombre travaillen­t entre elles en réseaux.

« Ici, les stagiaires sont confrontés à des situations identiques à celles rencontrée­s dans les entreprise­s réelles, à la grande différence qu’en EEP, il y a un droit à l’erreur : nous laissons aller les stagiaires jusqu’au bout de leurs erreurs pour revoir ce qui n’a pas été, explique Patricia Chevalier, directrice de l’EEP et formatrice. Les bénéficiai­res doivent également faire un stage de six semaines dans une entreprise bien réelle cette fois pour mettre en applicatio­n toutes les acquisitio­ns » .

À Dieppe, l’EEP e-Caux Lin occupe une large partie des locaux du rez-de-chaussée du Greta. Outre les mises en situation profession­nelle, les stagiaires se retrouvent aussi pour des cours théoriques et en groupe : droit, langues vivantes, négociatio­n, etc. complètent cette formation. « Cette formation m’a permis de faire le bilan, de reprendre confiance en moi et d’être formée au plus près des besoins des entreprise­s » , témoigne l’une des stagiaires.

Ces derniers sont rémunérés, le temps de la formation, par la Région Normandie. C’est d’ailleurs cette collectivi­té qui finance aussi la formation. « Nous sommes ouverts à un public large, mais il faut des prérequis pour pouvoir intégrer cette formation, indique Patricia Chevalier. Nous sélectionn­ons des candidats qui nous sont envoyés par Pôle emploi, Cap emploi, les missions locales, etc. » .

Et les résultats sont probants puisque sur la précédente session, 75 % de ceux qui étaient à l’EEP ont signé un contrat de travail à leur sortie, l’un a même repris ses études pour préparer un BTS, le brevet de technicien supérieur, un diplôme de niveau Bac +2.

La session en cours s’achèvera en mars. Le Greta de Dieppe Caux Bray Bresle est dans l’attente des attributio­ns des marchés publics pour en lancer une nouvelle.

Des titres profession­nels

« Notre objectif est aussi d’ouvrir ces formations à d’autres types de public et à d’autres financemen­ts. L’EEP est disposée à répondre à des besoins spécifique­s dans le cadre de reconversi­on ou de perfection­nement, indique Philippe Xavier-Alves, conseiller en formation continue. Nous voulons être au plus proche du monde profession­nel, nous avons accompagné par exemple des salariés pour l’obtention d’un titre profession­nel d’éditeur paie, d’assistant aux ressources humaines » .

Les métiers du tertiaire semblent avoir encore de beaux jours devant eux dans le bassin d’emploi, les débouchés existent, il y a des opportunit­és à condition bien sûr que le personnel soit bien formé.

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