Les Informations Dieppoises

Suivi renforcé suite au vol d’une meuleuse

Un quadragéna­ire a échappé de peu à la prison ferme. Il a tenté de passer les caisses d’un magasin de bricolage à Dieppe avec une meuleuse d’une valeur de… 59,99 €.

- A. B.

Un jeune quadragéna­ire dieppois a été extrait, vendredi dernier, de la maison d’arrêt Bonne-Nouvelle à Rouen, pour répondre d’un fait de vol en récidive légale devant le tribunal correction­nel de Dieppe. Il lui est reproché d’avoir volé une meuleuse dans un magasin de bricolage à Dieppe.

Les faits se sont déroulés le 10 octobre dernier. Juste après son passage en caisse, l’auteur de ce vol a été intercepté par les agents de sécurité. Puis les policiers ont été alertés. L’appareil d’une valeur de 59,99 € a été restitué au commerçant.

Méthadones, cachets à l’opium, bière

Quand le Dieppois a été interpellé par les policiers et placé en garde à vue, il n’a eu aucune difficulté à reconnaîtr­e les faits. Il n’avait pas bonne mine mais il ne présentait pas de taux positifs aux dépistages : « J’avais pris de la méthadone, des cachets à l’opium pour un mal de dents et quelques gorgées de bière, dit-il. Mais je ne me souviens plus pourquoi je suis allé dans ce magasin. »

C’est son avocate qui a donné une explicatio­n au tribunal avec les procès-verbaux des policiers à l’appui : « Il est allé dans ce magasin pour acheter des clés plates pour démonter un lit » . Les magistrats ont demandé au prévenu pourquoi il a voulu voler une meuleuse ; il n’a pas pu apporter de réponse.

« Il se démène pour sa fille »

Le prévenu présente sept mentions à son casier judiciaire. Ce qui n’a pas échappé à la procureure de la République : « Les faits sont reconnus, mais il ne se souvient plus pourquoi il a volé. C’est inquiétant, d’autant qu’il n’avait pas besoin de cet outil ». Elle a requis une peine de cinq mois de prison ferme assortie d’un mandat de dépôt. Selon elle, un sursis avec mise à l’épreuve n’aurait aucun effet.

Les réquisitio­ns de la procureure de la République ont irrité la défense : « Oui, il a un casier judiciaire mais il y a un avant et un après. Avant, il consommait des drogues dures comme de l’héroïne et de la cocaïne. Maintenant, il est sous méthadone. Il ne touche que le RSA et il se démène pour sa fille de 8 ans qui vit avec sa maman à Rouen. Les relations avec la mère sont très tendues, il ne veut louper aucun de ses droits de visite. »

« L’enjeu de ce dossier est nul »

Et puis l’avocate met en avant la nature et la valeur du produit volé qui a été aussitôt restitué face à la condamnati­on de prison ferme voulue par le parquet : « L’enjeu de ce dossier est nul, plaide-t-elle. Sa place n’est pas en prison pour 59,99 €, même si la procureure estime qu’il n’y a pas d’alternativ­e » .

« C’est la dernière fois Monsieur ! »

L’avocate a été entendue par le tribunal qui a condamné le Dieppois à une contrainte pénale pour une durée d’un an. Une peine où il n’y a ni emprisonne­ment, ni sursis avec mise à l’épreuve, mais un contrôle et un suivi renforcés. Il devra travailler et se soigner. En cas de non-respect de ces obligation­s, il purgera une peine d’emprisonne­ment de six mois.

« C’est la dernière fois Monsieur ! Car la justice aura tout essayé avec vous » lui a lancé la présidente du tribunal. L’homme est reparti, escorté, à la prison de Rouen où il est en train de purger une peine dans le cadre d’une précédente condamnati­on.

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