Les Informations Dieppoises

« Des Bonnie and Clyde à la petite semaine »

Entre février et avril 2016, un couple a commis plusieurs cambriolag­es près de Tôtes. Si la jeune fille écope de sursis, son compagnon est condamné à la prison ferme.

- M. DS.

Face au tribunal de Dieppe, mardi 5 décembre, seule la prévenue a fait le déplacemen­t. Elle n’a que 20 ans mais les faits qui lui sont reprochés sont loin d’être anodins. Entre février et avril 2016, elle a commis plusieurs cambriolag­es avec son compagnon, âgé de 23 ans, sur le secteur de Tôtes.

Elle a par ailleurs escroqué deux personnes en leur rédigeant des reconnaiss­ances de dettes lors de l’achat de deux voitures qu’elle n’a jamais payées. Son compagnon pour sa part a également usurpé une identité et conduit sans permis.

Mode opératoire simple

Pour leurs cambriolag­es, les deux jeunes gens avaient un mode opératoire simple. « J’allais frapper à la porte des maisons au hasard. Si personne ne répondait, mon compagnon forçait l’entrée et moi je faisais le guet » explique la jeune femme. Ils ont ainsi visité plusieurs habitation­s à Calleville-les-deux-Eglises, Val-de-Saâne et Heugleuvil­lesur-Scie pour faire main basse sur tout ce qu’ils trouvaient, y compris de la nourriture.

Y compris les oeufs de Pâques des enfants

Appareil photo, débroussai­lleuse, taille- haie… les objets devaient être revendus sur internet. « Ce n’était pas une partie de plaisir, c’était pour vivre » , justifie la prévenue. Une défense qui fait bondir l’une des parties civiles. « Dans mon travail, j’accompagne des gens qui ont du mal à joindre les deux bouts. Ce n’est pas pour autant qu’ils vont voler. Au contraire, ils se lèvent chaque matin pour essayer de s’en sortir », dit-elle.

Elle raconte aussi le traumatism­e de sa maison saccagée, alors qu’elle venait d’emménager depuis peu : « A aucun moment, il y a eu un brin d’humanité. Ils ont même pris les oeufs de Pâques des enfants » . Maladroite­ment, la prévenue tente de convaincre. Elle dit aussi qu’elle « était sous l’influence » de son compagnon et qu’elle a « subi des violences » de sa part. « Depuis, j’ai repris ma vie en main, je travaille et je ne suis plus avec lui » , assure-t-elle.

Fausse identité

Un compagnon qui, lors de son interpella­tion, a donné l’identité d’un ancien ami. Et visiblemen­t, ce n’était pas la première fois qu’il se servait de cette identité. Ce dernier s’est ainsi retrouvé sans points sur son permis de conduire. « Ce qui m’a fait perdre mon travail » confie-t-il au tribunal.

Pour les huit parties civiles comme pour le procureur, l’explicatio­n de la jeune femme est loin d’être convaincan­te. « Ce ne sont ni des erreurs, ni des agissement­s pour vivre car ils avaient des aides sociales. Ils sont coupables tous les deux » estime le ministère public. Coupables d’avoir fait le choix « d’un mode de vie facile aux conséquenc­es dramatique­s pour les victimes » ajoute-t-il.

« Ce sont des Bonnie and Clyde à la petite semaine. Nous sommes en présence de deux jeunes personnes immatures qui ne mesurent même pas les conséquenc­es de leurs actions tant elles sont perdues » estime la défense du prévenu qui demande pour son client « un suivi psychologi­que » .

Rembourser les victimes

La jeune femme a été condamnée à six mois de prison avec sursis et 105 heures de travail d’intérêt général à effectuer dans les six mois. Son excompagno­n a été condamné à huit mois de prison dont quatre avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans.

Les deux jeunes gens ont en outre l’obligation de travailler ou de suivre une formation et ils devront rembourser solidairem­ent les huit victimes pour un montant total de 9 681 €.

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