Cinéma multiplexe : un rabais très critiqué
Jeudi dernier, la délibération concernant le nouveau cinéma a agité le conseil municipal de Dieppe. Les critiques de l’opposition n’ont pas empêché un nouveau vote favorable, mais les tensions entre DSN et le promoteur perdurent.
600 000 € au lieu d’1,25 million. C’est ce que récupérera finalement la Ville de Dieppe de la vente de l’ancienne halle à tabac, située entre la gare et l’hôpital, destinée à héberger un multiplexe cinématographique. Les raisons d’un tel rabais ?
Une surface surestimée (4 342 m² au lieu des 3 819 m² effectifs), un coût de désamiantage deux fois supérieur aux 150 000 € prévus et des dépenses supplémentaires engendrées par l’échec des négociations avec DSN, Dieppe Scène nationale au sujet de la programmation Art et Essai.
« Quel bénéfice pour la Ville ? »
Jeudi 14 décembre, le promoteur du projet, Jean-Edouard Criquioche, aurait pu se montrer satisfait de ces modifications entérinées par le conseil municipal. Mais les critiques de l’opposition et le dialogue difficile avec DSN semblent contrarier ce natif d’Elbeuf (lire ci-dessous).
« Je me demande s’il ne faut pas tout reprendre et faire un nouvel appel à projet » , interroge en effet l’élue d’Unis pour Dieppe Sandra Janvoine, évoquant un projet « pas clair et pas vraiment abouti » . Elle pointe notamment les approximations de l’étude préalable et voudrait « connaître le réel bénéfice pour la Ville » maintenant que le prix de vente est divisé par deux.
Son colistier Bernard Brébion en rajoute une couche : « Vous déroulez un tapis rouge financer [au promoteur] pour vous sortir du guêpier de la halle à tabac » , lance-t-il aux élus majoritaires en faisant allusion au projet avorté d’attribution de ce lieu aux musiques actuelles. D’autre part, il ajoute refuser « que DSN n’ait plus qu’un strapontin » en matière de cinéma Art et Essai.
Un recours est toujours possible
Au sein de l’autre groupe d’opposition, André Gautier (LR) remet quant à lui sur le tapis le sujet des places de stationnement, en quantité insuffisante selon lui.
Le maire, Nicolas Langlois ( PCF), balaie d’un revers de manche ces objections, tout en évoquant « un bon projet » . Ce qui n’empêche pas JeanEdouard Criquioche de pester contre « le travail de dénigrement » , mené selon lui par ces quelques élus ainsi que par la direction de DSN.
Alors que la transaction entre le promoteur, la Ville et le propriétaire du Rex doit être signée vendredi 29 décembre, les travaux pourraient commencer dans les semaines à venir, la commission départementale d’aménagement commercial ayant validé le projet à l’unanimité.
Mais le dépôt d’un recours par les défenseurs de DSN les retarderaient a minima de cinq mois…