« Pas de ségrégation ! »
« Au tout départ, la Ville de Dieppe voulait modifier la vocation de Dieppe Scène nationale en remplaçant son activité cinéma par les musiques actuelles. Mais l’équipe de DSN n’a pas voulu, estimant que nous n’étions pas capables de programmer de l’Art et Essai de qualité. Nous avons donc étudié la possibilité de lui attribuer une salle du multiplexe, pour un montant allant de 136 000 € [dans les conditions actuelles] à 204 000 € annuels [ s’ils densifiaient leur programmation] » , explique Jean-Edouard Criquioche, à la tête du futur multiplexe de Dieppe.
« La Ville aurait tout pris en charge »
« Cela leur coûterait moins cher qu’actuellement… et la Ville aurait tout pris en charge ! Je leur laissais également leur quote- part de vente et ne prenais aucune marge : un p***** de beau cadeau ! Finalement, c’est moi qui ai rompu les négociations, quand ils ont exigé une caisse, une file d’attente et une circulation séparées. Pas de ségrégation chez moi ! » , poursuit le professionnel.
« En restant chez eux, ils ont donc compris qu’ils entraient en concurrence. On leur a laissé les 8 000 entrées de scolaires, le cinéma « patrimoine » et les films d’Art et Essai diffusés à moins de 100 copies. Mais ils veulent aussi l’Art et Essai porteur. Autrement dit, nous interdire ce type de cinéma ! » , ajoute Jean-Edouard Criquioche.
« Pourtant, chaque année, seuls 30 % des films Art et Essai qui sortent sont diffusés à Dieppe, à une moyenne de 2,5 séances par film. Notre étude de marché montre que ce type de films pourrait générer 70 000 entrées par an à Dieppe, soit le double de ce que fait DSN. Il y a donc de la place pour tout le monde. Et s’il y a un souci autour de la diffusion d’un film, le CNC, le centre national du cinéma et de l’image animée dispose d’un médiateur » , conclut-il.