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Retour vers le futur pour Cathy Lacointe

La Dieppoise Cathy Lacointe est passionnée par le steampunk, un mouvement artistique rétro-futuriste. Elle s’habille comme au début du 20e siècle. Rencontre.

- Véronique Weber

Lorsqu’elle officie dans sa boutique de bijoux de la rue de Clieu, à Dieppe, Cathy Lacointe glisse parfois dans sa tenue un accessoire, une paire de bottes, une redingote, un serre-taille… Un petit clin d’oeil à sa passion pour le steampunk. Et c’est le week- end qu’elle devient… Lady Cataclysm. Son personnage aux tenues travaillée­s qui font remonter le temps et plonger dans un univers mi-historique mi-fantasmé. Elle est ce qu’on appelle une « vaporiste » .

Mais le steampunk, quèsaco ? Il s’agit d’un courant artistique « qui a un ancrage historique dans la période de la révolution industriel­le, de l’ère victorienn­e jusqu’aux années 20, explique Cathy Lacointe. C’est un mouvement uchronique [qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modificati­on d’un événement du passé]. »

Un univers qu’on retrouve beaucoup dans la littératur­e et le monde de la création. « Le père spirituel du steampunk, c’est Jules Verne, il était ancré dans son époque mais visionnair­e. Nous, nous sommes dans un mouvement rétro-futuriste » , poursuit la créatrice de bijoux. Autres « maîtres à penser » , Nicolas Tesla, « un génie » qui a inventé le moyen de véhiculer l’électricit­é, ou encore Oscar Wilde, Christophe­r Priest…

Elle, elle est tombée dedans sans le savoir. « Pour moi, ça vient de loin. Ado, j’étais plus gothique et punk. J’ai dévié steampunk sans m’en rendre compte voilà une dizaine d’années » , expliquet-elle. Créatrice de bijoux, elle aimait beaucoup en réaliser à

base d’engrenages. « J’ai alors créé un site internet où je les décrivais comme des créations poétiques » , raconte Cathy Lacointe.

Puis elle s’est rendu compte que d’autres créateurs s’y met- taient et lorsqu’elle a découvert que ses créations pouvaient faire partie de ce courant artistique, elle s’est documentée. « Et j’ai vu que c’était tout à fait moi » , explique-t-elle tout sourire. En effet, le steampunk s’est créé tout un code esthétique qui fait référence notamment aux machines à vapeur, aux locomotive­s, aux zeppelins…. et aux engrenages !

Véritable art de vivre, le steampunk pour Cathy Lacointe ne se limite pas à la tenue vestimenta­ire. « Chez moi aussi, la déco est steampunk, très rétro 1900. J’ai même un cabinet de curiosités qui en a étonné plus d’un » , glisset-elle en souriant. Et elle a déjà converti sa fille Chloé, qui devient Callyssée avec chapeau haut-de-forme, bijoux et jupe longue.

Un courant artistique « Un moyen de s’échapper du quotidien »

Lady Cataclysm participe à des salons, « des convention­s » , lors desquelles se rencontren­t les vaporistes. Elle se rendra par exemple à Normania à Rouen en février, un festival historicof­antastique, toutes époques confondues. « C’est des moments fun car on partage ce qu’on ne peut pas partager avec des gens « normaux » , souligne-t-elle.

Lorsqu’elle devient Lady Cataclysm, le temps d’une séance photo par exemple, elle peut croiser soit des regards bienveilla­nts de personnes qui apprécient de découvrir de beaux costumes, soit des regards plus méprisants : « Pour moi, le steampunk, c’est le dépaysemen­t, le rêve. Un moyen de s’échapper du quotidien. Quand on aime ce qui est ancien, on s’y sent bien ! »

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 ??  ?? Cathy Lacointe prend un soin tout particulie­r à la réalisatio­n de sa tenue.( Des photos à l’esthétisme travaillé. Dans sa boutique de la rue de Clieu, Cathy Lacointe propose notamment des colliers créés à partir d’engrenages. (© La Lanterne magique)
Cathy Lacointe prend un soin tout particulie­r à la réalisatio­n de sa tenue.( Des photos à l’esthétisme travaillé. Dans sa boutique de la rue de Clieu, Cathy Lacointe propose notamment des colliers créés à partir d’engrenages. (© La Lanterne magique)

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