L’austérité invoquée pour répondre aux critiques
Outre le cinéma, plusieurs sujets ont animé le dernier conseil. À plusieurs reprises, la majorité a invoqué l’austérité subie par la Ville pour répondre aux critiques.
Alpine. La journée du 14 décembre était marquée par la venue du ministre de l’Économie Bruno Le Maire et du PDG de Renault Carlos Ghosn à Dieppe, à l’occasion de l’inauguration de la chaîne de montage d’Alpine. L’occasion d’entamer la séance du conseil municipal par un satisfecit général. « Quand on voit tous les jeunes qui travaillent désormais sur le site, on se dit qu’on a bien fait de tenir bon, toutes tendances [politiques] confondues » , se réjouit le maire, Nicolas Langlois. Seul Frédéric Weisz a tenu à apporter une nuance (voir ci-contre). Cour des comptes. Un an après les préconisations formulées par la Cour des comptes au sujet de la gestion municipale, les élus de la majorité ont fait état des actions entreprises aux membres du conseil. Rappelant qu’ « aucune irrégularité de gestion » n’a été relevée et que des « efforts considérables » ont été réalisés, la première adjointe Patricia Ridel a saisi l’occasion pour critiquer la « cure d’austérité » qui contribue à « remettre en cause la libre administration des communes » . Pour l’opposant LR André Gautier, ce propos vise à « détourner l’attention d’un rapport particulièrement sévère, comprenant plus de dix obligations de faire » . Bernard Brébion, représentant de l’opposition de centre gauche, pointe quant à lui « des réponses souvent partielles » de la municipalité et « beaucoup de procédures en cours » . Transfert. Le transfert de la gestion du Sdis, le service départemental d’incendie et de secours, de la mairie à l’Agglo est acté. « Nous nous réjouissons que ce que nous proposons depuis trois ans soit enfin voté : ça ramène de l’argent à l’Agglo » , commente André Gautier. « Si nous avions transféré il y a trois ans, nous aurions pénalisé la Ville et les Dieppois auraient payé » , rétorque Sébastien Jumel. Rénovation urbaine. La réhabilitation du coeur historique de Dieppe prend du retard. Le rapport présenté en conseil explique que « plusieurs ventes prévues en 2015 ont dû être reportées, rendant la trésorerie de l’opération très tendue » . L’exemple de l’ancien cinéma Le Royal, où l’arrivée de l’enseigne H & M tarde à se concrétiser, est notamment cité. Au regard de cette situation, la concession d’aménagement signée entre la Ville et la Semad a été close. André Gautier évoque une « chronique des projets non aboutis » , même s’il affirme comprendre certaines « causes exogènes » . Sébastien Jumel l’accuse de mauvaise foi : « Les opérations qui restent à traiter sont les plus compliquées au plan technique, foncier et financier » , indique-t-il, avant de souligner « le désengagement de l’État » sur ce sujet. Il estime par ailleurs que Dieppe a su « mieux préserver qu’ailleurs les qualités architecturales, urbaines et paysagères du coeur de ville et l’activité qui va avec » . Ce qui n’empêche pas Sandra Jeanvoine, de l’opposition, de juger regrettable l’abandon du projet d’aménagement de la place Nationale : « Là-dessus, les Dieppois ont perdu. » Zac Sud. Le plan de prévention du risque d’inondation et la déclaration d’utilité publique qui doit permettre l’accélération de l’aménagement de la zone se font attendre. Toutefois, un groupement d’investisseurs a signé un protocole en vue de créer 15 000 m² de commerces, 200 logements, 2 300 m² de bureaux, une résidence étudiante et 560 places de stationnement sur la « tête nord » de la Zac. En parallèle, des négociations sont menées avec la SNCF en vue de remodeler les abords de la gare pour libérer de l’espace au projet d’aquarium tropical. Jean Bazin (LR), revient sur la construction de l’immeuble Le Tonkin à l’entrée de ce quartier (voir cicontre) : « Vous avez créé un mur au lieu de faire le lien avec le centre-ville » . Une analyse que ne partage pas le maire, qui voit en cette bâtisse « un appel, un phare » .