Les Informations Dieppoises

« une véritable catastroph­e »

Faute de repreneur à Dieppe et aux Grandes-Ventes, les Clic, les centres locaux d’informatio­n et de coordinati­on gérontolog­ique, ferment leurs portes aujourd’hui.

- Paul Descamps

Les Clic, les centres locaux d’informatio­n et de coordinati­on gérontolog­ique de Dieppe et des Grandes-Ventes ferment officielle­ment leurs portes ce mardi. Sous tutelle de l’hôpital de Dieppe depuis la démission du conseil d’administra­tion de l’associatio­n qui les portait, Coord’âge, les deux structures n’ont pas trouvé de repreneur dans les délais impartis – un an – et la sentence est tombée.

Un crève- coeur pour leur personnel, leurs bénéficiai­res et leurs partenaire­s. « Nous ne souhaitons créer aucune polémique, simplement témoigner de la détresse des familles que nous suivons » , assure Marie-José Pesquet, coordinatr­ice du Clic de Dieppe.

Plus de 700 personnes suivies chaque année

Subvention­nés par le Départemen­t, ces centres créés il y a plus de 15 ans ont pour mission d’informer, orienter et accompagne­r les personnes âgées en perte d’autonomie et leurs familles, en partenaria­t avec les services médico-sociaux, de justice, les hôpitaux ou les profession­nels de santé.

À Dieppe, près de 500 personnes étaient suivies chaque année, contre plus de 200 aux Grandes-Ventes. « Nous avons reçu plusieurs courriers de soutien adressés par des familles désemparée­s » , indique Marie-José Pesquet.

Elle cite par exemple François, fils d’une dame de 81 ans souffrant d’une maladie dégénérati­ve « Je suis atterré, triste, inquiet et en colère d’apprendre la fermeture du Clic, quand tant de familles dans le désarroi doivent être épaulées ! témoigne-t-il. Avec délicatess­e, engagement et profession­nalisme, cette équipe a tant fait pour nous aider face à une situation terrible où nous avons besoin de profession­nels compétents et qualifiés pour nous accompagne­r. »

Un service performant et réactif

Elle évoque également un médecin généralist­e dieppois qui, s’adressant au président du Départemen­t, déplore la « véritable catastroph­e » que représente la fermeture de ce service « performant et réactif » .

La coordinatr­ice explique que « le conseil départemen­tal a contacté les potentiels repreneurs que sont les mairies ou les maisons de retraite » , mais qu’aucune solution n’a été trouvée.

La qualité du service compromise ?

Ainsi, la collectivi­té va affecter l’un de ses agents – accompagné d’une secrétaire – à cette tâche, pour reprendre le travail jusqu’ici effectué par deux coordinatr­ices et deux secrétaire­s (une seule depuis quelques mois).

« Assurer le suivi de l’ensemble des dossiers, répartis sur un territoire de 121 communes, me paraît compliqué pour une personne » , avance Marie-José Pesquet qui, à l’instar des autres salariées des Clic, devrait être licenciée à l’issue de la procédure judiciaire en cours. « Nous imaginons mal comment la qualité de service actuelle pourra être garantie à nos aînés, même avec toute la bonne volonté des autres acteurs » , poursuit-elle.

Celui des Clic étant désormais obsolète, un nouveau numéro de téléphone devrait être communiqué dans les prochains jours par le Départemen­t aux partenaire­s et bénéficiai­res de ces structures.

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