Un objectif raisonnable
Responsable technique de l’Entente Nord Féminin 76, Yoann Lefèvre dresse un bilan mitigé de la première partie de la saison. Cependant, il se montre serein et optimiste pour l’avenir.
Entraîneur de l’Entente Nord Féminin 76, Yoann Lefèvre est conscient des problèmes d’effectif et reste donc prudent : « Le championnat est tellement serré et homogène qu’il faut d’abord penser au maintien. Nous avons cinq points d’avance sur le dernier et cinq de retard sur le troisième, donc tout est possible » .
- Les Informations Dieppoises : Comment s’est déroulée votre prise de fonction ?
- Yoann Lefèvre : J’ai trouvé un groupe disloqué et déçu par les résultats. La montée en Nationale 3 avait été loupée à une place près, mais avec le recul, on s’aperçoit que finalement, ce n’est pas plus mal. En effet, par la suite, il y a eu 13 départs ou arrêts et j’ai dû travailler pour reconstruire un effectif. Heureusement plusieurs filles ont décidé de rejoindre le club par rapport à moi comme quoi mon image n’est pas si mauvaise. - Quel a alors été votre premier chantier pour préparer la reprise ?
- En observant le groupe en place, ses compétences hand et les gabarits (une dizaine de centimètres en moins par rapport à la taille moyenne), il est clair qu’il fallait un nouveau projet de jeu ; je l’ai conçu et expliqué aux filles qui y ont toutes adhéré. Ensuite, j’avais programmé une reprise de l’entraînement assez tôt avec d’abord du physique, mais très vite du travail en lien avec notre projet basé sur une défense agressive et du jeu rapide sachant que dans notre configuration normale, il y a peu de filles qui peuvent tirer de loin. La qualité principale de cette équipe est qu’elle est intelligente ; comme l’endurance n’est pas un problème, pas plus que la rapidité, il y a de quoi faire. - Votre objectif a-t-il évolué au fil de la saison ?
- Oui par la force des choses. En début de saison, j’avais mis en place un protocole de prévention des blessures et comme il a été bien respecté par les filles, nous avons pu bien travailler pendant plusieurs semaines avec, en moyenne, 16 à 18 filles à l’entraînement. Conséquence directe, les bons résultats ont suivi, mais notre spirale positive s’est arrêtée avec les premières blessures et les absences de plus en plus nombreuses. N’avoir que 8 à 10 filles à l’entraînement, cela se répercute sur les résultats, à cause aussi de la fatigue. L’effectif réduit a aussi posé problème pour la réserve. Je peux vous dire que cela a souvent été un casse-tête pour établir les compositions des deux équipes seniors pour le week-end ; il a parfois été nécessaire de bricoler sur certains postes.
Le maintien d’abord
- La solution récente a donc été d’intégrer plus de jeunes…
- Oui et on l’a vu au dernier match avec trois filles des moins de 18 France qui ont su saisir leur chance. Elles étaient toutes les trois présentes à la création de l’Entente (alors Entente Arques/ Saint-Nicolas devenue Entente Nord Féminin 76 avec Eu et Blangy en plus), ce qui démontre que l’idée de rapprochement est bonne. Depuis le début du championnat, nous n’avons jamais craqué physiquement, mais parfois juste mentalement ; ainsi nous avons pratiquement toujours gagné les premières mi-temps et ensuite, il a parfois manqué peu de chose pour l’emporter et je fais ici aux matches à Brehal et Colombelles que nous méritions de gagner. On a vu en coupe de France que, même face à un adversaire qui nous avait largement battus en championnat, l’apport des jeunes changeait vraiment la donne. Nous avions alors une moyenne d’âge de 19 ans et j’ai aussi apprécié le rôle des anciennes de… 23 ans qui ont guidé les plus jeunes. Cette situation devrait se reproduire au moins quatre fois en 2018 et je ne suis pas inquiet pour l’avenir - Quel est alors l’objectif de cette deuxième partie de saison ?
- Je répète que la coupe de France n’est toujours pas une priorité, mais nous allons continuer à jouer les matches pour travailler et les gagner si on peut. Concernant le championnat, il est tellement serré et homogène qu’il faut d’abord penser au maintien, d’autant qu’il pourrait y avoir pas mal de descentes du fait de la refonte des poules. Nous avons cinq points d’avance sur le dernier, mais aussi cinq points de retard sur le troisième, donc tout est possible. Je vais aussi rencontrer les dirigeants car je souhaite cibler 8 à 10 joueuses pour l’équipe fanion. Bizarrement, malgré un projet de jeu plus axé sur la défense, nous avons une des meilleures attaques de la poule ; c’est donc sur la gestion que nous devons déployer nos efforts. - Resteront cependant les problèmes d’effectif…
- J’y réfléchis beaucoup tous les jours, mais il n’y a pas de solution dans l’immédiat. Les dirigeants sont investis, les joueuses en place aussi et je vais essayer de faire revenir des filles vers le hand ; c’est aussi une question de solidarité - Quel est votre sentiment sur la réserve qui n’a pas gagné le moindre match ? Son maintien au niveau régional est-il déjà compromis ?
Les problèmes d’effectif touchent tout le groupe des seniors. Par ailleurs, se pose le problème de coaching pour cette équipe et nous cherchons encore des solutions. Je veux aussi évoquer l’état d’esprit car je sais qu’après les dernières rencontres, toutes les filles n’étaient pas concernées de la même façon par l’avenir de l’équipe. Pourtant je crois encore que le maintien est toujours possible. Je pense qu’il faut gagner six matches et c’est réglé. - Un mot sur les équipes de jeunes…
- C’est là que nous avons connu nos plus grandes satisfactions. Ainsi, les moins de 18 ont atteint leur objectif de se qualifier pour la poule haute et donc le championnat de France ; en deuxième phase, il faudra viser la troisième place. Les moins de 17 ont loupé pour un but leur qualification pour le niveau régional et on peut donc dire qu’elles s’ennuient à l’échelon départemental en ayant inscrit plus de 400 buts en dix rencontres. Pour elles, le but va être désormais de remporter le challenge 76 afin de disputer ensuite la coupe de Normandie. Notre niveau d’exigence va augmenter avec ce groupe. Quant aux moins de 15, elles sont de plus en plus nombreuses et nous allons créer une deuxième équipe ; Christian Fitte-Duval effectue du bon travail dans cette catégorie, notamment sur la cohésion. - L’Entente Nord Féminin 76 va-t-elle continuer ?
- Oui bien sûr car elle a un avenir évident. Les clubs doivent travailler en amont et ensuite, mon rôle est de coordonner les groupes. Le regroupement est intéressant et on voit notamment en déplacement que l’on se méfie de plus en plus des équipes de l’Entente Nord Féminin 76. Le travail accompli depuis trois ans porte ses fruits comme on l’a vu en coupe de France et je pense que ce n’est pas le moment de lâcher. De plus, nous avons des projets pour continuer à promouvoir le hand dans notre région.
Les jeunes au top