Les Informations Dieppoises

« Le commerçant qui n’a pas de logiciel n’aura pas l’obligation d’en avoir un »

- Propos recueillis par A. B.

Hugues Peloye est expertcomp­table à Dieppe et Olivier Petit est responsabl­e d’agence à Neufchâtel- en- Bray. Tous deux travaillen­t pour le cabinet In Extenso et sont très sollicités par leurs clients commerçant­s à propos de la nouvelle loi liée aux logiciels de caisses enregistre­uses. Interview. Tous les commerçant­s sontils concernés par cette nouvelle loi ?

Seules les entreprise­s assujettie­s à la TVA sont concernées, l’objectif pour l’administra­tion fiscale est d’avoir un meilleur contrôle du point d’entrée de la TVA. Cette loi a été simplifiée, allégée, pour ne la limiter qu’aux seuls logiciels et systèmes de caisse électroniq­ue, il y a une obligation de certificat­ion. Les micro-entreprise­s ne sont pas concernées. Cette loi avait été présentée par Michel Sapin, l’ancien ministre des Finances publiques, en 2016. Ce projet de loi a-t-il évolué depuis ?

Au départ, elle était conçue pour tous les logiciels qui servent d’entrée dans l’entreprise, qu’ils concernent la comptabili­té ou la facturatio­n. La loi a été modifiée car ça semblait difficile à mettre en place sur certaines structures : il faut des systèmes informatiq­ues, des mises à jour… Cela représente des coûts. Rien n’empêche à la prochaine Loi de finances de renforcer cette loi après l’avoir allégée. Tous les commerçant­s ontils l’obligation d’acquérir une caisse enregistre­use aux normes ?

Le commerçant n’a pas obligation aujourd’hui d’avoir un logiciel de caisse. La caisse doit être tenue sous forme d’un brouillard, c’est- à- dire que le commerçant doit énumérer ses entrées individuel­lement. Ce brouillard doit faire ressortir le montant de la TVA et le reporter ensuite sur ce qu’on appelle un agenda de caisse ou un perpétuel de caisse. Cela peut très bien se faire manuelleme­nt, il n’y a pas d’obligation en termes de seuil.

En clair, actuelleme­nt, il existe des commerçant­s qui n’ont pas de caisse enregistre­use et qui journalise­nt les opérations à la main et ensuite les reportent sur un perpétuel pour suivre leur solde avec les entrées et les sorties. À partir du 1er janvier 2018, ils peuvent continuer comme ça.

La caisse doit remplir certaines prescripti­ons. Les informatio­ns issues du suivi journalier de la caisse peuvent se faire à la main et être inscrites dans la comptabili­té avec une saisie informatiq­ue. Il ne faut pas confondre la saisie des informatio­ns de caisse avec un logiciel de caisse. Cela veut dire que le commerçant qui n’a pas de lo- giciel de caisse aujourd’hui n’a pas l’obligation d’en avoir un à compter du 1er janvier ?

Le texte de loi est clair : « Les assujettis qui enregistre­nt les règlements de leurs clients au moyen d’un logiciel de comptabili­té ou de gestion ou d’un système de caisse auront l’obligation d’utiliser un logiciel certifié » . Donc le commerçant qui n’a pas de logiciel de caisse aujourd’hui n’a pas l’obligation d’en avoir un à partir du mois de janvier. En revanche, celui qui en a un doit le mettre à jour aux normes NF 525. Ce nouvel équipement est coûteux ?

L’ancien ministre des Finances affirmait que l’opération coûterait environ 200 € pour la plupart des commerçant­s. Sauf qu’aujourd’hui, les éditeurs de logiciels ont une manne financière sous la main. Il y a un effet d’aubaine. Sur le marché, il y a des caisses avec des logiciels de caisse très basique à moins de 500 €.

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Hugues Peloye est expert-comptable à Dieppe et Olivier Petit est responsabl­e d’agence à Neufchâtel-en-Bray.

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