3 000 € d’amende MANéHOUVILLE. pour harcèlement moral
Un entrepreneur de 51 ans a été condamné à 3 000 € d’amende pour avoir harcelé moralement l’un de ses anciens salariés à Manéhouville.
Un entrepreneur de 51 ans a été condamné, mercredi 20 décembre, par le tribunal correctionnel de Dieppe à 3 000 € d’amende. L’homme avait été poursuivi par l’un de ses anciens salariés qui l’accusait de harcèlement moral. Les faits se sont déroulés entre le 1er août 2012 et le 30 juin 2013.
À cette époque, le salarié est l’un des bras droits du prévenu et de son épouse qui cogèrent la société. Embauché depuis 2003 comme directeur technique, il a l’entière confiance de son patron. Jusqu’en août 2012 où les relations se dégradent.
Une histoire d’adultère
La victime se voit amputé petit à petit de ses domaines de compétences. Son téléphone professionnel lui est retiré, elle n’a plus accès à la boîte mail de la société et se retrouve seule, isolée dans un bureau alors que le reste des salariés travaillent en open space, un espace ouvert.
Elle saisit l’inspection du travail qui vient constater les faits sur place. « Le harcèlement moral a été caractérisé lors de l’inspection, or c’est plutôt rare que l’on y arrive. Les autres salariés ont confirmé l’isolement de leur collègue et le patron a à peine caché que la relation avec son employé était conflictuelle » témoigne un inspecteur du travail à la barre du tribunal.
Mais pour le prévenu, il ne s’agit pas de harcèlement. Il dit avoir écarté son directeur technique pour sauver son entreprise. « J’ai modifié l’éten- due de son portefeuille car j’ai découvert qu’il était en train de monter sa société, une entreprise concurrente de la mienne » . Il dit aussi que le salarié entretenait une relation avec sa femme et si ce « n’est pas pour cela qu’il en avait après lui » , il ne pouvait plus néanmoins lui faire confiance.
Son avocat s’étonne par ailleurs que deux des salariés qui ont témoigné contre lui, aient été embauchés par la victime qui a créé sa société « avec la clientèle de son ex-patron ». Absente lors de l’audience, la victime a nié pendant l’enquête avoir eu une liaison avec la femme de son patron.
Le directeur technique dit au contraire que c’est son employeur qui avait une liaison extraconjugale. Sa femme l’ayant découvert, les relations étaient très tendues entre eux et que c’est lui « qui a payé », le prévenu estimant qu’il avait pris le parti de son épouse.
Pour le procureur, « le contexte affectif ne permettait pas au prévenu d’enfreindre la loi pénale et d’avoir le comportement qu’il a eu avec son directeur technique » . Il réclame dix mois de prison avec sursis et 5 000 € d’amende. Une amende finalement ramenée à 3 000 € par le tribunal.
Le prévenu devra en outre verser 1 000 € de dommages et intérêts à la victime et lui rembourser ses frais de justice à hauteur de 600 €. Il a dix jours pour faire appel.