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« Mon rêve, racheter le café et y installer la mairie »

Âgé de 65 ans, Daniel Seigneur est le maire d’Ermenouvil­le depuis 2008. L’envie de servir sa commune s’est manifestée dans sa jeunesse. Il nous livre dans cette interview sa vision de la fonction de premier édile au regard du miroir de la mer…

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Né à Ermenouvil­le, Daniel Seigneur a fait carrière à la sucrerie de Fontaine-le-Dun au service de régulation du système informatiq­ue qui pilote l’usine. L’envie de servir sa commune lui est venue jeune et son père, qui a été l’instituteu­r et le secrétaire de mairie du village, était un exemple. Conseiller municipal dès 1983, puis adjoint au maire, « le sens des responsabi­lités » qui le détermine s’affirme pleinement en 2008, lorsqu’il est élu maire. Au miroir de la mer se dévoilent la fonction et l’homme qui l’exerce. Que vous inspire la mer ?

La jeunesse et les vacances à Veules. Nous sommes à 4 km de Veules-les-Roses. L’été, quand j’avais 14, 15 ans, nous partions entre copains à vélo jusqu’à la mer. En dehors de l’homopho- nie, quel point commun voyez-vous entre mer et maire ?

Aller dans tous les axes de la vie. L’immensité de la tâche. L’étendue du domaine. Quel(le) mer ou océan seriez-vous et pourquoi ?

La mer noire à cause du flou dans lequel on peut se trouver parfois. Quand on ne sait pas trop où nous mettons les pieds. Il y a des situations, on ne sait pas comment s’y prendre. Par exemple, les conflits de voisinage, qui sont difficiles à gérer. À quelle occasion emploierie­z-vous l’expression ce n’est pas la mer à boire ?

Au sujet des petits travaux pour la commune. Qu’est-ce qui vous laisse un goût amer ?

La non-participat­ion des habi- tants, y compris des élus, aux manifestat­ions de la commune, à la vie du village, aux voeux du maire, aux cérémonies… Il y a des gens qui vivent ici et qu’on n’a jamais vus, pour lesquels Ermenouvil­le n’est qu’un dortoir. Qu’est-ce qui vous fait chavirer ?

Un dossier mené à son terme. Par exemple, le logement communal situé en face de la mairie pour lequel il aura fallu deux ans et demi. C’est mon bébé. Ou encore les travaux sur l’église, notamment sur la charpente et la toiture. Ce qui vous donne envie de mettre les voiles…

On vous appelle à n’importe quel moment de la journée et de la nuit pour faire quelque chose et n’importe quoi. Des fois, on se demande pourquoi on s’est engagé. C’est un peu lassant tout ça. Que voyez-vous à l’horizon ?

Tout ce qui est retiré à la ruralité. Plus de commerces, plus de médecins. On nous laisse un peu dans notre trou. La suppressio­n des communes au profit de regroupeme­nts est une inquiétude. Les grands ensembles nous noient, nous les petits, par rapport aux grosses pointures. Pour quoi prendriez-vous le risque de vous jeter à l’eau ?

Mon rêve, racheter le café et y installer la mairie. Huit ans qu’il ne fonctionne plus et il y a beaucoup de travaux à faire. C’est la verrue du village. J’aimerais mettre ce lieu en valeur. Le conseil a trouvé le projet farfelu. Politiquem­ent parlant, le bleu de la mer vous convient-il ?

J’aurais vu la mer rose à une époque. Aujourd’hui, je vois plutôt un mélange de toutes les tendances, une mer arc-en-ciel.

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Daniel Seigneur devant l’ancien café, « la verrue du village ». Son rêve : rénover le bâtiment et y installer la mairie.

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